L'église romane de CORME-ÉCLUSE en Saintonge
Les sculptures à messages négatifs sont à l'intérieur de l'église et celles à messages positifs se trouvent en façade _ 9 chapiteaux remarquables à découvrir à la fin _ Cette
église est ma préférée car elle me semble
envoyer en enfer la hiérarchie de l'époque.... Alors quand beauté et spiritualité se combinent harmonieusement c'est du bonheur ! __________________ Descriptif de Charles CONNOUE: _________ Commune du Canton de Saujon (à 9 kilomètres au sud-est de Saujon et à 26 kilomètres de Saintes) Vaste et bel édifice de la fin du XIIe siècle, bien conservé et ayant subi peu de mutilations. Massif clocher carré et façade Saintongeaise abondamment ornée. Classé Monument Historique le 19 Novembre 1910. La façade de l'église Notre-Dame de Corme-Écluse qui a fait l'objet de nombreuses études artistiques et archéologiques, restaurée en 1860, se compose d'un rez-de-chaussée à trois portails en plein-cintre, chacun à plusieurs voussures. Le portail central, le seul percé, présente sur son grand arc une suite d'oiseaux croissant de taille depuis ceux du bas jusqu'aux plus hauts.
Les deux du sommet boivent dans un vase que leur présente un personnage assis occupant la clé du cintre. Les autres voussures, ainsi que celles des fausses portes, sont ornées de griffons et d'êtres humains mêlés à des branchages. Ces sculptures très fouillées, les feuillages notamment, se détachent vigoureusement du fond de pierre.
Au premier étage une arcature romane appuyée sur neuf colonnettes est surmontée d'une corniche à modillons. Les chapiteaux de ces neuf colonnettes, volumineux et très ornés, sont eux aussi profondément fouillés.
Ils sont évidemment de la même main que les sculptures du portail. La décoration de cette façade est, dans son ensemble, surchargée et d'une façon générale trop poussée. Elle laisse une impression de recherche et de légère exagération qui nuit à l'élégance de la composition.
Le clocher rappelle celui de Thézac, même tour carrée, mêmes arcades et surtout mêmes angles arrondis formant colonnes. Il s'élève sur une base romane, son premier étage avec sa belle arcature portée par de hautes colonnes, ses corniches et ses modillons sont aussi romans, mais il se termine par une construction gothique à longues fenêtres jumelées et moulurées.
L'intérieur de cette église est intéressant à divers titres.
La nef, où l'on descend par six marches, est divisée en deux travées séparées par des colonnes engagées auxquelles sont accolées des colonnes plus basses qui soutiennent des arcs latéraux. Chacun encadre une fenêtre romane longue et très étroite sur l'extérieur où la même disposition se répète.
Au centre de l'édifice, quatre massifs de colonnes, surmontés de chapiteaux à décoration simple délimitent le carré du clocher et supportent une coupole sur trompes. Les angles au-dessous de chaque trompe sont garnis d'une grêle colonnette se terminant en crosse accentuée, modelée en tête d'animal.
Cette décoration, unique en Saintonge, est plus originale et plus curieuse que belle. Un oculus perce le mur Est à la base de cette coupole. De chaque coté du carré une vaste chapelle occupe les bras du transept. Leurs voûtes de pierre en arc brisé sont semblables à celles de la nef. Une absidiole voûtée en cul-de-four, comme l'abside, complète le croisillon Sud. Celui du Nord est éclairé par trois fenêtres, une du XIIIe siècle au centre et deux latérales dans le style du XIIe. Le sanctuaire éclairé par des fenêtres en plein-cintre a été récemment restauré. Deux très beaux chapiteaux, l'un de branchages, l'autre de vannerie , tous les deux d'une magnifique exécution surmontent les colonnes qui séparent le choeur de l'abside demi-circulaire. Des traces de litres se voient encore dans la chapelle de gauche. Quelques travaux opérés récemment dans la nef ont fait apparaître d'intéressantes bases de colonnes. Un ossuaire existe sous le croisillon Nord et pourrait avoir deux entrées. _______________________________________________Fin du texte de Charles CONNOUË les églises de la SAINTONGE (livre 1 épuisé) édition: R.DELAVAUD à SAINTES_________________avec leur aimable permission
Remarquez "Sobre à l'intérieur la sculpture..."
Les sculpteurs donnent déjà le ton sur les voussures du portail en façade
De plus : Le Christ sans son nimbe c'est atypique voir révolutionnaire !! Le Christ se trouve sur la voussure externe et les lions dans les rinceaux sur la voussure interne. Tout cela est bien déroutant n'est-il pas ?? Le sculpteur confirme-t-il ? Que trouve t-on en lieu et place des représentations des évangélistes DES REPRÉSENTATIONS DÉMONIAQUES !!! Quatre démons en lieu et place des symboles des évangélistes?? Est-ce un sculpteur révolté avec l'aval de sa hiérarchie qui a réalisé ce programme didactique! Remarquez que ces sculptures émanent du sol, coiffant d'immense colonnes télescopiques qui montent vers le ciel symbolisé par la coupole... Ces sculptures démoniaques représentent-elles la hiérarchie ? Persiste-t-il avec les sculptures des chapiteaux de la croisée du transept, celles qui portent le message clé. et qui sont ici très visibles...la réponse est encore OUI !! Le pilier Sud-Est Dans les chapiteaux de la croisée le sculpteur délivre son message édificateur de l'âme... Ceux-ci sont à collerettes, l'on y montre généralement des têtes de donateurs, bienfaiteurs voir des saints ou des saintes !! Eh bien à CORME-ÉCLUSE ils n'ont pas été très gâtés ! Et que dire de cette collerette de demoiselle pour les ridiculiser encore plus! Les dents de scie sont le symbole de la mort spirituelle. Pilier Nord-EST _ Sur les deux autres piliers du carré du transept toutes les têtes ont été burinées soit une vingtaine en tout. Il y a-t-il un évènement justifiant toute cette mise en scène qui n'élève guerre les âmes ? Que s'est-il passé à cette époque ? Ramnulfe en 1104 autorise la construction de l'église de CORME-ÉCLUSE Une église achevée en 1200, cela fait remonter ces sculptures hideuses du choeur vers 1160-1180; Ceux qui voudraient approfondir le coté historique peuvent consulter mon fichier excel : Chronologie _____________En voici quelques extraits: _____________
Je laisse aux historiens le soin de creuser le lien entre ces sculptures et les faits historiques... Dans les éditions de "La PIERRE qui VIRE" Collection "la nuit des temps" SAINTONGE ROMANE _ 1970 L'église de CORME- ÉCLUSE a été classée dans les sujets satiriques par F. EYGUN Dommage les sculptures en façade sont un chef-d'oeuvre de spiritualité et sur le plan architectural, cette église a traversé les siècles sans transformations et elle n'est pas affublée de renforts disgracieux !! ____________________________________ ______________Il y avait, c'est une évidence pour moi des seigneurs et/ou des prélats en opposition aux bâtisseurs_______________ D'
autres églises en SAINTONGE offrent des sculptures
visiblement anti autorité ecclésiastique: "Ce n'est pas fini !" Alors que l'on ne trouve pas à l'intérieur de l'église le
message spirituel Une femme en plein retournement ou conversion spirituelle. Sa chevelure symbole de luxure est transformée en entrelacs ( un symbole fort, puisque l'entrelacs comme le cercle n'a ni début ni fin) Cette chevelure, qui n'a rien de celle d'une "Gorgone" est orienté vers le ciel, ainsi que les bras (les actions) et les jambes (marche vers le ciel). Cette femme marche vers le ciel ! Voici un ensemble cohérent _c'est très rare_ d'une série de sculptures romanes en façade à CORME-ÉCLUSE. Le tailloir donne le ton: il s'agit de personnages en plein combat spirituel dans des rinceaux. La corbeille montre un personnage (même visage que précédemment). ses mains (symbole de ses actions) sont dans la gueule d'un carnivore (ses vices). Le personnage est sous l'emprise de ses vices. La feuille présentée est orientée vers le bas, ce qui n'est pas bon signe pour son salut. Sa position très passive. Le tailloir indique qu'il s'agit du combat spirituel. A l'époque les hommes comme les femmes portaient souvent ce type de vêtement. Cette femme ou cet homme tente d'apprivoiser, voir maîtriser un carnivore (les vices). Les feuilles grasses (vie) sont orientés vers le haut ce qui est positif. Il me semble, mais ce n'est qu'une impression, que le sculpteur oeuvre pour réhabilité la place de la femme, qui n'est plus celle qui entraîne l'homme dans la luxure. Peut-être un hommage à l'abbaye aux dames de Saintes dirigée par une abbesse remarquable alors que les évêques ou les hommes des Plantagenêts se comportaient mal ? Toujours des rinceaux dans le tailloir, montrant une feuille grasse dirigée vers le ciel entourée de quadrupèdes. Les carnivores (symboles des forces maléfiques en nous et de nos vices) lèchent l'astragale. L'astragale c'est aussi l'Église au propre et au figuré, ces carnivores sont donc attirés vers l'Église grâce, peut-être à une femme! l'Église serait la nourriture spirituelle. Dans le tailloir des rinceaux (les épreuves salutaires) Le personnage à gauche y est empêtré et à droite on devine que c'est le malin qui crache toutes ces épreuves. Les épreuves sont bénéfiques pour le Salut Ce tailloir est un chef d'oeuvre ! Le personnage (le même) sur le tailloir placé en position dominante : contrôle sa marche vers le ciel comme l'indique son pied dans sa bouche, contrôle son postérieur comme l'indique sa main. C'est la représentation de la chasteté; la luxure est vaincue, c'est la maîtrise des sens, des forces viriles ou animales représentées par les léonins. Dans la corbeille, les carnivores (symboles de luxure dans ce cas) ont leurs pattes en X qu'ils placent en position de maîtrise réciproque indiquant qu'ils refusent la chasteté et que cette voie n'est pas la bonne! Leurs pattes sont entravées par une tige qui s'épanouit en feuille. La luxure maîtrisée est la bonne voie pour le Salut. Toujours des rinceaux dans le tailloir Un sagittaire (ou une) dont le visage est encore celui de notre personnage décoche une flèche vers la luxure maîtrisée. La flèche du sagittaire (symbole de notre aspiration), est souvent dirigée vers un cerf symbolisant le Christ. Le message est clair : la maîtrise des sens doit-être l'objectif à atteindre. Le tailloir montre le classique léonin crachant ses rinceaux qui sont les épreuves. En dessous des oiseaux, symboles de l'enseignement d'en haut, voir de l'Église, essaient de nourrir spirituellement nos carnivores symboles des forces viriles. C'est une autre formulation du combat spirituel Les personnages sont assis sur les rinceaux, ils sont passifs. Ce n'est pas suffisant pour renaître spirituellement comme le montrent les feuilles en X. Le carnivore est grimpé dans les rinceaux pour indiquer qu'il est toujours là et peut reprendre le dessus. Le personnage avance dans les rinceaux guidé par un des volatils qui se nourrissait au calice du portail. Les actions de ce personnage (sa main tenant un perchoir), sont guidées par la spiritualité, par l'Église (les carnivores qui léchaient l'astragale) et les enseignements du Christ (les volatils buvant dans les calices au portail ). Le personnage suit son chemin pour gagner le ciel avec dans sa besace, son trésor spirituel. La vie à l'époque ressemble à un pèlerinage plein d'embûches pour gagner son paradis. Restent deux beaux chapiteaux qui ont échappé à Charles CONNOUË ou bien il est sorti trop vite, épouvanté ! Ce magnifique chapiteau du choeur dans le tailloir un entrelacs pour donner le sens qui est celui de la recherche de la vie éternelle et dans la corbeille de magnifiques rinceaux: le parcours spirituel. Remarquez que les tiges sont doublées, j'y voit un indice pour que le message s'adresse aux couples. L'autre très beau chapiteau du choeur Le tailloir indique une connotation sexuelle avec des pseudo fleur de lys.nouées orientées vers le ciel. La corbeille est un entrelacs complexe représentant la vie éternelle! SPLENDIDE ! _________________________________________________________________ Encore un mot sur les modillons dont la datation est toujours plus incertaine mais ceux-ci me semblent d'époque, d'autant plus que les visages sont ceux de la femme en retournement. Deux modillons aux extrémités gauche et droite de la façade qui parlent du couple: A l'extrême gauche jouissance tout simplement : la femme est nue et semble de habiller son compagnon... A droite le couple semble consommer... Entre les deux modillons, cette représentation magistrale décrite plus haut pour ne pas tomber dans la luxure Voici deux autres modillons: Le modillon de gauche est moderne mais celui de droite est probablement d'époque Cet homme ou cette femme n'a pas d'orientation spirituelle ! Voilà les sculptures romanes de CORME-ÉCLUSE ont bien parlé Si vous n'êtes pas saturés je vous invite à visiter en grand-écran outrepassé cet édifice remarquable !
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