L'église romane de THAIMS en SAINTONGE

L'église romane de THAIMS

en Saintonge

Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Michel ROCHAT et Alain DELIQUET et Mairie de THAIMS


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"Site Belle Saintonge"



THAIMS

Commune du Canton de Gémozac (à 11 kilomètres au Nord-Ouest de Gémozac et à 18 kilomètres de Saintes)



Cette église paroissiale dédiée à Saint Pierre, a été classée Monument Historique le 18 Février 1916.
Intéressante et fort ancienne elle est dans son ensemble du XIIe, mais certaines de ses parties sont du XIe et remontent même plus loin,
 particularité rare en Saintonge.

THAIMS


Thaims a deux façades, l'une régulièrement orientée,

THAIMS

 l'autre regardant le midi ; autrefois, en effet, la route passait non pas devant
l'église, comme aujourd'hui, mais derrière. La façade méridionale à laquelle il manque une arcature au premier étage pour être bien
Saintongeaise est assez délabrée. Son mauvais état n'est pas tant le fait des ans et des intempéries, que des incendies,
peut-être successifs, que cette église a dû subir au cours de son existence. Incendies dont les conséquences, très mal réparées,
se voient également sur la face Ouest. Celle-ci peu décorée est surmontée d'un pignon campanile à une baie.



Le clocher très archaïque, souvent restauré, ne donne plus qu'une vague idée de ce qu'il était à l'origine. Il semble que sur une souche
carrée s'élevait une tour octogonale à deux étages entourée de hautes arcades en plein-cintre.






La nef à deux travées était primitivement voûtée en arc brisé.


THAIMS

Aujourd'hui ne subsistent plus que les départs des dites voûtes
recouvertes d'une charpente. Aux murs de la nef sont accolées deux grosses demi-colonnes terminées par des chapiteaux à sculptures
très simples. L'un n'est orné que de deux petits masques humains en crochets. Les angles de cette nef sont garnis chacun d'une fine
colonnette.



A la nef fait suite le carré du transept délimité par quatre importants massifs ; les deux premiers de cinq colonnes inégales,
les deux autres de trois et de trois pilastres carrés.

Des chapiteaux nus, autrefois peints, surmontent le tout.
Ce carré, qui ne supporte pas le clocher, est voûté en ogive à quatre branches. Sur les bras du transept couverts en berceau brisé
se voient les traces d'anciennes absidioles.
Le carré est suivi de deux courtes travées formant avant-chœur et chœur. C'est sur l'avant-chœur que s'élève le clocher.
Cette partie de l'édifice est très ancienne et date pour le moins du XIe siècle, si ce n'est du Xe ou même du IXe.



On y remarque en effet des chapiteaux carolingiens.

De chaque côté des arcs en plein-cintre reposent sur des pieds-droits dont les impostes
sont ornées de fines arabesques d'une haute antiquité. Un grand arc également cintré est noyé dans la maçonnerie.
Il pourrait être romain. Très haut une coupole octogonale et allongée repose sur des trompes. Un vaste trou a cloches
perce son centre.

Un arc roman orné de splendides chapiteaux sépare l'avant-chœur du chœur proprement dit. Il a été reconstruit récemment,
cette partie de l'église avec l'abside s'étant effondrée dans la nuit de Noël 1914.
 La remise en état a été faite exactement sur les plans anciens avec utilisation des chapiteaux primitifs tous intéressants et bien traités.
L'abside demi-circulaire voûtée en cul-de-four est ornée d'une élégante galerie dont les cintres portés par six colonnettes
encadrent sept baies dont quatre aveugles. Des traces de peinture du Moyen Age se voient encore sur les murs qui n'ont pas
été reconstruits.
Deux détails sont à Thaims particulièrement remarquables.





 D'abord la très curieuse ligne de modillons de la façade Ouest.
Les sculptures « véritable cubisme du Moyen Age » sont d'un genre unique en Saintonge. Il ne s'agit nullement de sujets simplement
épannelés, mais bien de têtes de chevaux, par exemple, dans leur état définitif.
C'est ensuite une plaque de marbre encastrée dans la façade Ouest a gauche du portail. Elle a donné lieu à des controverses nombreuses
entre archéologues.
On a cru longtemps y voir un sujet religieux, mais en 1939, l'abbé Tonnellier a déterminé et prouvé qu'il
s'agissait en fait d'un travail romain, plaque bachique représentant une scène de vendanges et de pressoir.
Elle remonterait au premier siècle avant Jésus-Christ, époque où un établissement gallo-romain occupait
l'emplacement actuel de l'église.

THAIMS

Des vestiges de cette villa ont d'ailleurs été mis récemment à jour. L'abbé Tonnellier assistant à des réparations effectuées
dans son église, a sauvé d'une destruction certaine un hypocauste fort bien conservé sur lequel s'appuie le mur Sud de la nef.
Sous le bras droit du transept il existerait une crypte et probablement d'autres vestiges romains qu'il serait souhaitable
de voir dégager.





Le chevet reconstruit

Fin du texte de Charles CONNOUË _______________________________________________________

Les églises de la SAINTONGE  (livre 1 épuisé)

_________________________________________édition: R.DELAVAUD (Saintes) 

avec leur aimable permission. 

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Cette église est décrite par François Eygun avec le concours de Jean Dupont, 
Saintonge romane, pp. 101-104, Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps" n°33), 
Ed. La Pierre-qui-Vire, 1970

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FIN _juillet 2014