La crypte ou église souterraine ou église basse de Saint EUTROPE à SAINTES (17) Texte
intégral de Charles CONNOUË Les
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à des fins non commerciales Église SAINT-EUTROPE - L'église basse destinée aux pèlerins. La crypte de saint-Eutrope, ou église souterraine, qui abrite le tombeau du célèbre évangélisateur des Gaules, est le monument religieux le plus ancien de la Saintonge. Son origine remonte peut-être au VIe siècle. Il n'est pas impossible qu'à cette époque Saint Palais, qui venait de découvrir les restes du martyr, ait fait construire un mausolée souterrain dans la " magnifique basilique" qu'il élevait alors. Cependant aucun texte formel ou précis n'existe à ce sujet, de sorte qu'il est également plausible d'admettre que l'église basse a été une conception du moine architecte Benoît qui l'aurait réalisée à la fin du XIe siècle. Nous savons seulement, par des textes historiques, que le Pape Urbain II, de passage à Saintes, consacra l'autel ou il officia en 1096. (L'église basse est sous le choeur de l'église haute du XIIe siècle, les fenêtres inférieures l'éclairent) Il semble pourtant que si l'ensemble, de ce qui est parvenu jusqu'à nous, accuse surtout le XIIe siècle, certains détails et même certaines parties de l'édifice soient nettement antérieurs. Lesson estime que les pleins-cintres de la nef sont du VIIe ou du VIII e siècle et l'abbé Lacurie n'hésite pas de son côté, a attribuer un groupe de sculptures au VIe siècle. Il s'agirait donc en définitive d'un monument dont l'essentiel daterait de la fin du XIe et du commencement du XIIe siècle, mais avec utilisation de restes de constructions antérieures. Par la suite des restaurations seraient intervenues modifiant assez sensiblement l'aspect primitif de l'édifice. La crypte de saint-Eutrope est,
aujourd'hui, une des plus vastes et des plus magnifiques qui existent
en France. Le moine clunisien Benoît, qui en a tracé les plans vers l'an 1080, avait un difficile problème à résoudre. Il lui fallait tout d'abord, construire un sépulcre, une nécropole, mais en même temps il était nécessaire de ménager autour du tombeau un espace suffisant pour que des foules nombreuses puissent s'y réunir. Le savant architecte réussit magnifiquement dans son entreprise en créant une église double, c'est-à-dire en superposant deux édifices qu'il fit communiquer ensemble par une nef commune, solution qui lui permit de recevoir et d'abriter les plus grandes affluences. Le plan de l'église
basse répète exactement celui de la partie
correspondant à la partie supérieure (Fenêtre de l'église basse) La nef centrale est séparée
de ses collatéraux par des rangées de piliers qui
se trouvent directement au-dessous de ceux de l'église haute. les deux latérales se terminant par un déambulatoire qui entoure l'abside. Les voûtes d'arêtes sont soutenues par de gros tores caractéristiques, surbaissés au centre surélevés sur les côtés, reposant sur des piliers carrés ornés de colonnes à chapiteaux sur chaque face. L'abside, ou sont résolus de curieux problèmes d'appareillages, forme une sorte de rond-point sur lequel s'ouvrent des chapelles. Derrière l'autel est placé le
tombeau, ou les restes du saint reposent depuis le 18 octobre
1843. L'entrée de la crypte se fait
à l'angle Nord-ouest par un couloir qui passe sous le
clocher ;
Il ne s'agit pas d'un chapiteau, mais d'un large
bandeau avec, cependant, des embryons de tailloirs et
d'astragales, Il est probable que ce pilier, derrière lequel, ou près duquel, était l'escalier qui conduisait à la nef, faisait partie d'un édifice qui existât déjà lors de la construction de l'église de 1096 et provenait peut-être de l'église de l'évêque Palais. Le côté gauche de la
même travée est occupé par trois nefs
et deux piliers, également massifs, qui retiennent
l'attention par de longues inscriptions en beaux caractères
gothiques. Au XVe siècle, les colonnes, qu'ils
recouvrent, montrèrent des signes de fatigue et durent
être renforcées. A l'extrémité sud de la
même travée existe, dans une ancienne chapelle, un
puits probablement plus ancien que la crypte
elle-même. C'est un des rares exemplaires de cuves romanes que cette époque nous ait léguées. L'église basse que sa position
même a conservé (puisque la malveillance humaine
ne pouvait guerre se manifester à son
égard, A ce moment, les chapiteaux furent restaurés car beaucoup avalent été maltraités. Certains furent même
complètement refaits et ils le furent d'une façon
si parfaite qu'il est difficile, aujourd'hui, Aucune opposition choquante ne naît
cependant de cette disparité. ___________________________________________________Texte de Charles CONNOUË Les églises de la SAINTONGE (livre 1 épuisé) édition: R.DELAVAUD à SAINTES avec leur aimable permission.____________________________
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sept 2011/dec 2015/2019/2021 intégration du diaporama obsolète de l'église basse
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