sceau d'Aliénor

sceau de Richard coeur de lion

"Rules/Laws of Oléron"

extraits en Occitan-Gascon et en vieil Anglais
du
"black book of admiralty" 
"Les rôles d'Oléron"

un des premier code maritime
et toujours en vigueur outre-Manche !

Première traces d'une protection sociale
ainsi que l'ébauche des règles de sécurité maritimes.

sceau de la ville du Château d'Oléron

 

Aliénor peinture murale

Les "Rôles d'Oléron" est un code de lois élaboré peut-être vers l'an 1152, il aurait été rédigé au Château d'Oléron sous l'impulsion d'Aliénor d'Aquitaine alors vassale du roi de France bien que reine d'Angleterre dès 1152. 

Il ne fut pas rédigé en latin comme la plupart des chartes contemporaines mais en pseudo Occitan-Gascon et il était destiné  à la réglementation de l'exportation des vins depuis les ports de BORDEAUX et LA ROCHELLE vers d'Angleterre.

Il a ensuite été complété par Richard Ier Cœur de lion _fils préféré d'Aliénor_ roi d'Angleterre et duc d'Aquitaine, après son retour de Terre Sainte. Le roi Jean,  frère de Richard _dit Jean sans terre_ l'amenda également. Il fut complété encore par le fils de Jean, Henri III vers 1266 et confirmé vers 1329 par Edwards III.

Ce code connu dans le monde sous le nom de "Laws of Oléron" ou  "Rules of Oléron"
fait partie intégrante (écrit dans le texte en pseudo-Occitan et en vieil Anglais)
du "Black Book of Admiralty" toujours en vigueur.

Ces "rôles" étaient des rouleaux facilement transportables avec les cartes à bord d'un navire.

La plus ancienne copie qui nous soit parvenue date de 1266, il débute par les 24 articles reproduits ci-dessous qui vont jusqu'au règne du roi Jean fils d' Aliénor et roi d'Angleterre et vous constaterez que contrairement à la légende les articles n'ont rien de barbare, 
et ne traitent pas de peines sauvages réservées aux faux pilotes ou bien aux "naufrageurs"!

mais au contraire établissent les fondements légaux d'une protection sociale 
et codifient des règles fondamentales en matière de sécurité dans les ports et pour le transport.

Les articles postérieurs au XIIe sont eux quelquefois assez barbares...

 Ce texte montre qu' Aliénor s'est intéressée au commerce du vin dont le mot est cité plus de vingt fois....
Le commerce du vin et du sel ont fait la richesse de la SAINTONGE au XIIe.

Ce texte montre que le XIIe siècle ne pouvait envisager le commerce international 
sans y intégrer le progrès social...



Le début des "rôles d' Oléron" dont voici la suite sur 4 colonnes

_Le N° du paragraphe (jusqu'à la citation du roi Jean)
_Le résumé par votre serviteur
_Le texte en Occitan-Gascon
_ le texte en vieil Anglais du "Black book of Admiralty"


§01 Premièrement Il faut nommer un capitaine

Un capitaine doit avoir une procuration pour disposer des biens qui lui sont confiés ou bien en cas de nécessité réunir un conseil qui fera loi.

Premièrement len fait ung  homme maistre  dune nef,  la nef est a deux hommes ou a trois, la nef sen part du  pays dont elle est et vient a Bordeaux ou a La Rochelle ou ailleurs et se  frette pour aler  en pays estranges le  maistre ne puet pas vendre la nef sil na commandenent ou procuracion des seigneurs. Mais sil a mestier de despens il puet bien mettre aucuns des appareils en gaige par conseil des compagnons de la nef. Et cest le jugement en ce cas. Article I

First a man is made master of a ship. The ship belongs to two or three men. The ship departs from the country to which she belongs, and comes to Bordeaux or to Rochelle, or elsewhere, and is freighted to go to a strange country. The master may not sell the ship unless he has a mandate or procuration from the owners; but If he has need of money for his expenses, he may put some of the ship's apparel in pledge upon consultation with the ship's company, and this is the judgment in this case.

§02 Un capitaine doit consulter ses compagnons pour prendre la mer. Si ceux ci ne sont pas d'accord entre eux il réunira un comité de crise qui décidera. S'il ne respecte pas l’avis du comité il devra dédommager les propriétaires en cas de pertes. Une nef est en ung havern et demeure pour attendre son temps et quand il vient a son partir le maistre doit prendre conseil avec ses compagnons et leur dire: Seigneurs nous avons cest temps. Aucun y aura que dira le temps nest pas bon et aucuns diront que le temps est bel et bon. Le maistre soy doit accorder avec le plus des compagnons et sil faisoit autrement il est tenu a rendre la nef et les denrées se elles se perdent aux seigneurs dicelles sil a de quoy. Et c'est le jugement en cest cas. Article II

A ship is in a haven and stays to await her time, and the time comes for her departure, the master ought to take counsel with his companions and to say to them: "Sirs, you have this weather." There will be some who will say the weather is not good, and some who will say the weather is fine and good. The master is bound to agree with the greater part of his companions. And if he does otherwise, the master is bound to replace the ship and the goods, if they are lost. And this is, etc.

§03 L'équipage en cas de naufrage doit tenter de sauver un maximum du bateau et de la cargaison. Dans ce cas le capitaine doit ramener les matelots quitte à gager une partie des biens sauvés mais il ne peut disposer des équipements du navire sans procuration... Une nef se peryt en aucunes terres ou en quelque lieu que ce soit les mariners sont tenus a saulver le plus quilz pourront de la nef et des biens, et silz y aident le maistre est tenu a engaiger, sil na deniers,de ce quilz auront saulve pour les ramener en leur terre, et silz naident mye il nest point tenu de riens leur bailler ne de leur pourveoir, ains perdront leur loyers quand la nef est perdue. Et le maistre ne puet vendre les appareilz de la nef sil na commendement ou procuration des seigneurs, mais les doit mettre en saulvegarde jusques a tant quil sache la voulente des seigneurs, et si doit faire a plus loyalement quil pourra, et sil faisoit autrement, il est tenu a lamender sil a de quoy. Et cest le jugement en cest cas. Article III

If a ship is lost in any land or in any place whatever, the mariners are bound to save the most they can; and if they assist, the master is bound, if he have not the money, to pledge some of the goods which they [the mariners] have saved, and to convey them back to their country; and if they do not assist, he is not bound to furnish them with anything nor to provide them with anything, on the contrary they shall lose their wages, when the ship is lost. And the master has no power to sell the apparel of the ship, if he has not a mandate or procuration from the owners, but he ought to place them in safe deposit, until he knows their wishes. And he ought to act in the most loyal way he can. (Et si doit fere a plus loialment qil pourra.) And if he act otherwise, he is bound to make compensation, if he have wherewithal. And this is the judgment, etc.

§04 Toute marchandise sauvée d'un naufrage reste la propriété des marchands s'ils payent le transport. Le capitaine peut aussi continuer le voyage et il recevra le prix du fret en proportion des marchandises sauvées. Une nef sen part de Bordeaux ou dailleurs il avient a la fois que la nef se perisse len saulve le plus que len puet des vins et des autres denrees qui sont dedens, les marchants et le maistre sont en grant debat et demandent les marchants du maistre avoir leurs denrees, ilz les doivent bien avoir payants leurs fretz de tant comme la nef a fait de voiage, eil plaist au maistre, mais se le maistre veult il puet bien adouber sa nef se elle est en cas quelle se puisse adouber prestement. Et si non il puet louer une autre nef a faire le vouage et aura le maistre son frette de tant comme il y aura de denrees saulvez par aucune manere. Et cest le jugement en cest cas. Article IV

A ship departs from Bordeaux or elsewhere; it happens sometimes that she is lost, and they save the most they can of the wines and the other goods. The merchants and the master are in great dispute, and the merchants claim from the master to have their goods. They may well have them, paying their freight for such part of the voyage as the ship has made, if it please the master. And if the master wishes, he may repair his ship, if she is in a state to be speedily repaired; if not he may hire another ship to complete the voyage, and the master shall have his freight for as much of the cargo as has been saved in any manner. And this is the judgment, etc.

§05 Les matelots ne peuvent quitter un navire chargé ou vide sans autorisation sauf si celui-ci est amarré, sinon ils seront amendable en cas de pertes... Une nef se part daucun port chargée ou voide et arrive en aucun port, les mariners ne doivent pas yssir hors sans congie du maistre, car se la nef sen perdoit ou semperoit par aucune adventure ilz sont tenuz alamender silz ont de quoy, mais se la nef estoit en lieu ou elle se feust amarée, ilz pourront bien yssir hors et revenir par temps a leur nef.

Et cest le jugement en cest cas.

Article V
A ship departs from a port laden or empty, and arrives in another port; the mariners are not to go ashore without the leave of the master; for if the ship should be lost from any accident they would be bound to make compensation [if they have the wherewithal. But if the ship is in a place where she has been moored with four hawsers they may properly go ashore].(note 1)

(note 1) The words in brackets were added to the Liber Horn in a hand considerably more modern than that of the original manuscript. It is possible that the rigor of the first part of the article was unenforceable. It has always been a source of more friction than even poor pay and bad food, between sailors and owners this restriction of shore leave. We may assume that the work of mooring with four hawsers would be done with enthusiasm.
§06 Les matelots quittant sans autorisation le navire et qui se blesse suite à un abus de boissons ou querelles ne sera pas indemnisé, il peut être débarqué sans secours et remplacé.

Un matelot blessé en exécutant un ordre sera soigné aux frais du navire.

on trouve ici la notion d'accident du travail entièrement couvert

Mariners se lovent (louent) a leur maistre et il y a aucuns deulx qui sen yssent hors de la nef sans congie et se enyveront et font contekes et aucuns deulx sont naurez (noyés) le maistre nest pas tenu a les faire garir ne a les pourveoir de riens ainsi les puet bien mettre hors et choisir ung autre en lieu de lui. Et sil couste plus que cellui le mariner le doit paier se le maistre trouve riens du sien, mais se le maistre lenvoye en aucun service de la nef par son commandement et il se blessat ou naurast il doit estre gary ou sauve sur les coustages de la nef. Et cest le jugement en cest cas. Article VI
Mariners hire themselves out to their master, and some of them go ashore without leave, and get drunk, and make a row (fount contekes), and there are some of them who are hurt; the master is not bound to have them healed, nor to provide them with anything; on the contrary he may properly put them ashore, and hire others in their place; and if the others cost more than they did, they ought to pay, if the master can find anything of theirs, But if the master sends a mariner on any service of the ship, and the mariner wounds himself or is hurt, he is to he healed and maintained at the cost of the ship.

§07 et ici la notion d'arrêt maladie entièrement couvert également.

Si un matelot tombe malade, (ou plusieurs) durant son service, il sera gardé par un valet ou une garde malade, qui le nourrira comme sur le navire lorsqu'il était en bonne santé mais sans plus, les extras étant à ses frais. Ainsi le navire n'est pas tenu de rester au port et s'il guérit alors il sera payé y compris pour cette période et s'il meurt sa femme ou ses proches recevront à sa place son salaire.

Il arrive que maladie prend a ung des compaignons ou a deux ou a trois en faissant leur servise de la nef il ne puet pas tant est malade estre en la nef le maistre doit ordonner ung varlet pour le garder ou louer une femme qui prenge garde de lui et le pourveoir de telle viande comme len use en la nef. Cest assavoir de tant comme il prist quand il estoitt en santé et rien plus, sil ne lui plest et sil veult avoir viandes plus delicieuses le maistre nest pas tenu a lui querre, si ce nest a ses depens du mariner la nef ne doit pas demourer pour luy ains son doit aler, et ail guarist il doit avoir son louyer tout au long et sil moeurt sa femme ou ses privez le doivent avoir pour lui. Et cest le jugement en cest cas. Article VII
It happens that sickness attacks one of the ship's company, or two or three, and the sick man can do nothing in a the ship, as he is so ill; the master ought to put him ashore, and seek a lodging for him, and furnish him with tallow or a candle, and supply him with one of the ship's boys to tend him, or hire a woman to nurse him, and he ought to provide him with such food as is used on the ship, that is to say, with as much as he had when he was in health, and nothing more, unless he pleases. If the sick man wishes to have more delicate food the master is not bound to find it, unless it be at his [the sailor's] expense: and the ship ought not to delay her voyage for him; on the contrary she should proceed on it, and if he should recover he ought to have his wages for the whole voyage; and if he should die, his wife or his near relatives ought to have them [wages] for him. And this is, etc.

§08 Procédure à suivre durant une tempête lorsqu'il est vital de jeter par-dessus bord une partie de la cargaison... Une nef sen part de Bordeaux ou dailleurs et avient que torment la prent en la mer en tolle manère quilz ne pourront eschaper sans getter hors les denrées de dedens, le maistre le doit monstrer aux marchants, sil en y a qui respondent leur voulente et gréent bien la gettesone par aventure, les raisons du maistre sont les plus clères, et silz nagréent mye le maistre ne doit pas lesser pour ce quil ne gette tant quil verra que bon sera jurant soy et trois de ses compagnons sur les saintes évangiles de dieu quant ils seront venus a sauvete a terre, quilz ne le faisoient mye de nulle malice mais pour sauver le corps la nef, les denrées et les vins. Ceulx qui seront gettes hors doivent estre aprisez aux feur de ceulx qui seront venuz a sauvete et seront partiz par livre entre les marchants. Et y doit partir le maistre a contre la nef ou son frett a son choys pour restorer le dommage les mariners y doivent avoir chascun ung tonnel frank et lautre doit partir au get selon ce quil aura ail se defende en la mer comme ung homme, et ail ne se defent mye il naura riens de franchise. En ce sera le maistre creu par son serment. Et cest le jugement en cest cas. Article VIII
A ship loads at Bordeaux, or elsewhere, and it happens a storm catches the ship at sea, and she cannot escape without casting overboard goods and wines; the master is bound to say to the merchants: "Sirs, we cannot escape without casting overboard wines and goods." The merchants if there are any, answer as they will, and agree readily on a jettison on the chance, since the reasoning of the master is most clear, if they do not agree, the master ought not to give up for that reason casting over board as much as he shall see fit, swearing himself and three of his companions on the Holy Evangelists, when he has arrived in safety on shore, that he did not do it except to save the lives of the merchants and the ship and the goods and the wines. Those goods which are cast overboard ought to be appraised at the market price of those which have arrived safely, and shall be sold and shared pound by pound amongst the merchants; and the master ought to share in the reckoning of his ship or his freight at his choice, to reimburse the losses: the mariners ought to have a tun free, and the rest they ought to share in the jettison, according to what they have on board, if they conduct themselves as men of the sea; and if they do not so conduct themselves, they ought not to have any exemption, and the master shall be believed on his oath. This is the judgment, etc. (note 2)

(note 2) Here we have the ancient and universal principle of "general average" set forth in its simplest form. Those whose goods, for the safety and advantage of all, are thrown over board, are compensated by all on board. Simple as the rule appears on the surface, we can rest assured that each ease had to be argued hotly on its merits, each of the contestants swearing on the Holy Evangelists before the worthy consuls who held their court at the quayside or, as the phrase went, "at the chain." The chain was drawn across the harbor mouth each night for safety. So it was often known as "the Court of the Chain."



§09 Conditions pour que le capitaine puisse couper le mât... et récupérer le prix du fret Il avient quun maistre dune nef coupe son mast par force de tempeste il doit appeler les marchans et leur montrer quil leur convient couper le mast pour saulver la nef et les denrées et aucune foiz avient que len couppe cable et lesse denrees pour saulver la nef et les denrées y doivent estre comptées livre a livre comme get, et y doivent partir les marchants et payer sans nul delay avant que leurs denrées soient mises hors de la nef, et se la nef estoit en dur sege et le maistre demourast pour leur debat, et il y eust corisone, le maistre ne doit partir aincois en doit avoir son frette de ceulx vins comme il prendra des autres. Et cest le jugement en cest cas. Article IX
It happens that the master of a ship has to cut his mast from stress of weather, he ought to call the merchants, and show them that it is expedient to cut the mast to save the ship and the goods: and sometimes it happens that cables are cut and anchors abandoned to save the ship and the goods, they ought to be reckoned pound by pound as in jettison; and the merchants ought to share and pay without any delay everything, before the goods are landed from the ship; and if the ship should be on hard ground, and the master tarries for their dispute, and there shall be leakage, the master ought not to share in it; on the contrary he ought to have his freight as of the other goods which are saved.

§10 on trouve ici la notion d'inspection avant utilisation d'un équipement susceptible de vieillir ou s'user.

Le capitaine doit faire procéder à l'inspection des cordages servant à hisser les marchandises par les marchands préalablement...de cette inspection dépend le règlement du litige en cas de dommages.

Il avient qun maistre dune nef a sauvete a sa descharge et doit monstrer au marchants les cordes avec quoy il guyndera, et sil voit quil y ait a amender le maistre est tenu a lamender, lui et ses mariners. Et y doit partir le maistre pourtant quil prent en guyndage et doit le guyndage estre mys pour restorerle dommage premièrement et le remenant doit estre party entre eulx, mais se cordes rompent sans ce quilz les eussent monstrées aux marchants ils seront tenuz a rendre tout le dommage, mais se les marchants dient que les cordes sont bonnes, et belles et ilz rompent chacun doit partir au dommage, cest assavoir des marchants a qui le vin sera tant seulement. Et cest le jugement en cest cas. Article X
A master of a ship comes in safety to his place of discharge; he ought to show to the merchants the ropes with which he will hoist; and if he sees anything to mend, the master is bound to mend them, for if a tun is lost by fault of the hoisting or of the ropes, the master is bound to make compensation, he and his mariners; and the master ought to share all that he receives for the hoisting, and the hoisting ought to be reckoned in the first place to replace the losses, and the residue ought to be shared amongst then. But if the ropes break without his having shown them to the merchants, he and his mariners will be bound to make good all the damage. But if the merchants say that the ropes are fair and good, and they break each ought to share the loss, that is to say, the merchants to whom the wine belongs, so much alone. This is the judgment, etc.

§11 Le serment du capitaine complété de ceux de compagnons fait foi en cas de pertes de vins du au présumé mauvais arrimage des barriques de vin qui durant le mauvais temps auraient été décapitées par la grand-vergue... Une nef est a Bordeaux ou ailleurs et lève sa voille pour arriver ses vins et sempart et nassient pas le maistre et les mariners leur boude si comme ils deussent et les prent mal temps en la mer en telle manere que leur fustaille de dedens enfondre tonnel ou pippe , la nef vient a sauvette a sa descharge, les marchants dient que leur fustaille de dedens a leurs vins perdu, le maistre dit que non. Se le maistre puet jurer, luy et ses trois compaignons, ou quatre de ceulx que les marchants esliront, que leurs vins ne se perdissent pas pour leurs fustailles, si comme les marchants lui mettent sur ilz ne doivent rendre aux marchants leurs dommages, autrement les doivent rendre tout au long. Car ilz sont a assaier leurs boucles et leur ellores bien et certainement avant quilz partent du lieu ou ilz se chargent. Et cest le jugement en cest cas. Article XI
A ship loads at Bordeaux, or elsewhere, and hoists sail to convey her wines, and departs, and the master and mariners do not fasten their bulkheads as they ought and bad weather over takes them on the sea in such manner that the casks within the ship crush either a tun or a pipe; the ship arrives in safety and the merchants say that the casks have destroyed their wines; the master says that it is not so; if the master can swear himself and three of his companions, or four of those the merchants have chosen, that the wines were not destroyed by the casks, as the merchants stowed their wines above the water line, they ought to be quit. If they are not willing to swear they ought to make good to the merchants all their damage, for they are bound to fasten well and surely their bulkheads (boucles) and their hatches (elores) before they depart from the place where they have loaded. And this is the judgment, etc.

§12 Le capitaine doit faire régner la paix et rendre la justice à bord. (Suivent les tarifs en coups de poing ou deniers..) Ung maistre loue ses mariners et les doit tenir en paix, et estre leur juge, se aucun deulx endamente lautre puis que len mette pain et vin a table celui qui dementyra lautre doit payer quatre deniers. Et se le maistre demente aucun de ses mariners il doit payer huit deniers. Et sil y a aucun qui demente le maistre il doit paier huit deniers. Et se le maistre ensergue ung de ses compaignons de la nef il lui doit attendre la prmière collée comme de poing ou painne. Et si le mariner fiert plus il se doit deffendre . Et se le mariner fiert premier le maistre il doit perdre cinq soulx ou le poing, au choix du mariner. Et cest le jugement en cest cas. Article XII

A master hireth his mariners, and he ought to keep them in peace, and he their judge, if there is anyone who hurts another, whilst he puts bread and wine on the table, he who shall give the lie to another ought to pay fourpence. And the master, if he gives the lie to any one ought to pay eightpence and if anyone gives the lie to the master he ought to pay as much as the master. And if it so be that the master strikes one of his mariners, the mariner ought to abide the first blow whether it be of the fist or the palm of the hand; if the master strike him again he may defend himself. If a mariner strikes the master first he ought to lose a hundred shillings, or his fist, at the choice of the mariner. This is the Judgment, etc.

§12+ Les remorquages et pilotages locaux sont aux frais des marchands. Une nef se frette a Bordeaux ou a la Rochelle, ou ailleurs, et vient a sa descharge, towage (touage) et petitz lodemanages (pilotages) sont sur les marchants en la coste de Bretaigne tous ceulx que len prent, puis que len a passez les debitez, ou sont petits lodmans. Ceulx de Normandie et dAngleterre, puis que len passe Calais. Et ceulx descoce puis que len passe Gernesey. Et ceulx de flandres puis que len passe Calais. Et ceulx descoce (écosse) puis que len passe Jernemouth. Et cest le jugement en cest cas. Article XIII
A ship is freighted at Bordeaux, or at Rochelle or elsewhere and arrives at her place of discharge and has a charter party, towage and harbor-pilotage fall upon the merchants. On the coast of Brittany all those whom they take after they have passed "L'Isle de Bas" are harbor pilots: and those of Normandy and of England (after they have passed Calais and those of Scotland) after they have passed Guernsey, and those of Flanders after they have passed Calais and those . . . after they have passed Yarmouth. This is the judgment, etc.
§14 Des litiges entre capitaine et matelots.... Contek se fait en une nef entre le maistre et les mariners le maistre doit oster la towaille de devant ses mariners troiz foiz avant quil les commande hors. Et se le mariner offre a faire lamende au regard des mariners qui sont a la table et le maistre est tant cruel quil ne veuille rien faire, mais le mette hors, le mariner puet aler et suyr la nef jusques a la descharge, et avoir ainsi bon loyer comme sil estoit venu dedens la nef en amendant le forfait au regard de la table. Et se ainsi est que le maistre neust aussi bon mariner comme cellui en la nef et la perdoit par aucune tempeste le maistre est tenu de restorer le dommage de la nef et de la marchandise qui y sera, sil a de quoy. Et cest le jugement. Article XIV
Contention arises on board of a ship between the master and his mariners. The master ought to take away the napkin from before the mariners three times before he sends them out of the ship. If the mariner offers to make amends according to the award of the mariners who are at the table, and if the master is so cruel that he will not do anything and puts him [the mariner] out of the ship, the mariner may follow the ship to her port of discharge and have all his wages as if he had come aboard the ship making amends according to the award of the other mariners. If the master has not another mariner as good as this one, and the ship is lost through any accident, the master is bound to make good the damage, if he have wherewithal. This is the judgment, etc.

§15 Lorsqu'un navire au mouillage et à l'ancre est heurté par un autre sous voiles, même mal gouverné; les dommages seront partagés. Ceci afin d'éviter que de vieux rafiots prennent des mouillages gênants souhaitant l'accident, ainsi sachant qu'ils doivent la moitié de tous les dommages les dissuadera.
( C'est assez injuste mais justifié !)
Une nef est en ung convers amarée et estant a sa marée avec autre nef vient et fiert le nef qui est en sa paix, en telle manière quelle est endommagée du coup que lautre nef luy donne, et y a des vins enfondre dedens, le dommage doit estre apprisie et party par moitie entre les deux nefs et les vins qui sont dedens les deux nefs doivent partir du dommage entre les marchants, le maistre de la nef qui a ferue lautre est tenu a jurer, luy et ses mariners, quelz ne le firent mye de bon gré. Et est raison pour quoy cest jugement est fait. Et ainsi fuist quil auroit tout le dommage amendé une vieille nef si myst volentiers en la voie dune meillure nef pour cuider avoir lautre nef se elle eust tous ces dommages, mais quant elle sceit quelle doit partir a la moitié elle se mett voulentiers hors de la voye. Et cest le jugement en cest cas. Article XV
A ship is in a roadstead moored and riding at her mooring and another ship strikes her while she is at rest. The ship is damaged by the blow and there are some wines stove in. The damage ought to be appraised and divided by halves between the two ships. And the wines which are in the two ships ought to be halved for the damage between the merchants. The maser of the ship which has struck the other is bound to swear, himself and his mariners that he did not do it intentionally. The reason that this judgment is made is, that it may happen that a vessel would willingly place herself in the way of a better ship, if she were to have all her damage made good from having struck the other ship. But when she knows she ought to share the damage of both by halves she willingly places herself out of the way.

§16 Procédure lorsqu'une ancre repose à sec et met en danger les navires proches.

Les ancres mouillées doivent être signalées par des bouées et marques visibles à marée haute.


(C'est bel et bien une procédure de Sécurité)

Une nef ou deux ou plusieurs en ung havene ou il y a pou deaue et si asseche lune des nefs trop près de lautre le maistre dicelle nef doit dire aux autres mariners: Seigneurs, levez vostre ancre car elle est trop près de nous et pourroit faire dommage, et ilz ne la veulent lever le maistre pour eulx et ses compaignons la vont lever et alongnier de lui. Et silz la faillent a lever et lancre leur face dommage ilz seront tenuz a lamender tout au long. Et sil y eust mys ancre sans boye et elle face dommage ilz seront tenu a lamender tout au long. Et silz sont en ung haven qui assèche ilz seront tenus a metre halingues aux ancres quilz ne pegent au plain. Et cest le jugement. Article XV I
A ship and divers others are in a haven where there is little or no water, and one of the ships dries and is too near another. The master of this ship ought to say to the other mariners [on the other ship]: "Sirs, you should raise your anchor [and move for it is too near us and may do us damage." If they will not raise it the master for himself with his companions may proceed to raise it and remove it at a distance from them. If they fail to raise it and the anchor does then damage the others [other ship] must make compensation thoroughly. And if it be that they have let go an anchor without a buoy and it does damage they are bound to make compensation thoroughly. If they are in a haven which dries they are bound to put floats to their anchors, so that they may appear above water [as markers]. This is the judgment, etc.

§18 Le capitaine doit demander à ses compagnons lorsqu'il arrive dans un port s'ils optent pour un fret géré par le navire ou eux. S'ils affrètent pour eux le navire ne doit pas rester en souffrance et s'ils ne trouvent rien le capitaine fait savoir leurs droits... Une nef arrive a sa charge a Bordeaux ou ailleurs, le maistre est tenu de dire a ses compagnons: Seigneurs, frettez vous vos marrées ou vous les lerrez au frett de la nef, ilz sont tenuz a respondre lequel ilz feront, et silz eslisent au frett de la nef tel frett que la nef aura ilz auront, et silz veullent fretter par eulx ilz doivent freter en telle manière que la nef ne soit demourante pour leur deffaulte, et sil avient quilz ne trouvent frett le maistre na nul blasme et leur doit le maistre monstrer leur rives et leur leir, et chacun mariner y puet mettre le poissant de son maréage, et silz y veullent mettre tonnel deaue ilz le puent bien mettre. Et si geteason se fait et leur tonnel deaue soit, gette en la mer il doit estre compté pour vin ou pour autres denrées, livre a livre, se les mariners se puissent deffendre raisonablement en mer, et se ainsi soit quilz le frettent aux marchants. Et cest le jugement. Article XVIII
A ship arrives to load at Bordeaux or elsewhere. The master is bound to say to his companions: "Sirs, will you freight your fares, or will you let them at the freight of the ship?" And they are bound to reply, which they will do. And if they wish to freight choose to let them according to the freight of the ship, such freight as the ship shall have they shall have And if they wish to freight [their fares] for themselves, they ought to freight them in such manner that the ship ought not to be delayed. And if it should happen that they find not freight the master is not to blame. And the master ought to show them their fares and their berths, and each ought to place there the weight of their venture. And if he wishes to place there a tun of water and it be cast into the sea, it is to be reckoned pound by pound for wine or other goods if the mariners exert themselves reasonably on the sea. And if they [the mariners] freight their fares to merchants the same franchise which the mariners shall have shall be allowed to the merchants. This is the judgment etc.
§17

Les matelots des cotes bretonnes  ne recevront qu'un repas cuisiné par jour car ils reçoivent la boisson à l'aller comme au retour. Ceux de Normandie auront droit à deux repas par jour car le capitaine ne trouve que de l'eau à l'aller mais lorsque le navire arrive dans un endroit ou la vigne pousse le capitaine est tenu de leur fournir du vin.

Les repas et boissons pour les bretons et les normands diffèrent selon les possibilités de trouver du vin !
Les mariners de la costière de Bretaigne ne doivent avoir qune esquysine (repas cuisinné) le jour par la raison quilz ont bouraige (boissons) en alant et venant. Et ceulx de Normandie en doivent avoir deux le jour par la raison que leur maistre ne leur trouve que eaue a laller, mais puisque la nef sera arrivée a la terre ou le vin croist les mariners doivent avoir beverage et leur doit leur maistre querra. Et cest le jugement en cest cas. Article XVII

The mariners of the coast of Brittany ought to have only one cooked meal a day, by reason that they have drink going and coming. And those of Normandy ought to have two a day, by reason that their master only supplies them with water in going. But when the ship arrives at the land where the wine grows the mariners ought to have drink and the master ought to find it. This is the judgment, etc.
§19 Lorsqu' après avoir déchargé les matelots demandent leurs payes le capitaine peut retenir une partie à ceux qui n'ont aucun bien à bord afin de s'assurer de leur concours pour ramener le navire en son port sauf s'ils ont donné des garanties.

(Garanties contre l'abandon de poste)
Une nef vient a sa descharge, les mariners veullent avoir leurs loyers, et il y a de eulx qui na lit ne arche en la nef, le maistre puet bien retenir de son lovyer pour rendre la nef la ou il a prist sil ne donne boune caucione a fournir le voyage. Et cest le jugement en cest cas. Article XIX
A ship arrives to discharge. The mariners wish to have their wages And there are some who have neither cot nor chest on board; the master may retain of their wages, in order to take the ship back to the place whence he brought it, if they do not give good security to perform the voyage. This is the judgment, etc.

§20 Aux escales deux matelots à la fois pourront débarquer avec leurs repas mais sans boissons et devront revenir en temps utiles En cas de manquement ils seront tenus pour responsables des conséquences de leur absence. Le capitaine et ses matelots loués au port de départ sont liés différemment selon qu'ils sont associés ou à la tâche. Les associés doivent suivrent partout le capitaine et le capitaine doit payer aux tacherons course par course à l'avance... mais ceux-ci doivent l'aider à ramener le navire à son port si le navire va plus loin. Ung maistre dune nef love (louent) ses mariners en la ville dont la nef est, et les loue, les ungs a mariage, les autres a deniers, ilz veoient que la nef puet, trouver frett a venir en ces parties et leur convient aler plus loing nez, Ceulx qui vont a mariage la doivent servir, mais ceulx qui vont a deniers le maistre est tenu a leur croistre leurs loyers veue par veue et corps par corps par la raison qui les avoit lovez et atermine lieu et silz viennent plus près que leur convenant fut pris il doit avoir son loyer tout au long mais il doit aider a rendre la nef là ou il la prist se le maitre veult , a laventure de Dieu. Et cest le jugement en cest cas. Article XX
The master of a ship hires mariners at the town whereof the ship is, some of them for the venture, the others for money, and it happens that the ship cannot find freight for those parts to come in, and in the expedient to go a further distance, those who are engaged for the venture ought to follow the ship, but to those who are engaged for money the master is bound to increase their wages, view by view and course by course, by reason that he has engaged them to go to a given place. And if they go a shorter distance than that for which the engagement was made, they ought to have all their wages but they ought to assist in bringing the ship back to the place whence they brought it, if the master wishes it, at the adventure of God. This is the judgment, etc.

§21 Aux escales deux matelots à la fois pourront débarquer avec leurs repas mais sans boissons et devront revenir en temps utiles En cas de manquement ils seront tenus pour responsables des conséquences de leur absence. Il avient que une nef vient à Bordeaux ou ailleurs, de tel esquisine comme len use en la nef les deux mariners en pourront porter un, mais dementrera quilz seront trenchez en la nef et de tel pain qu'il y aura, ilz ne doivent bouraige avoir hors de la nef, et doivent revenir prestement ainsi que le maistre ne perde les overes de la nef. Car le maistre les y perdoit et il y eust dommage ils seront tenuz a lamender ou se ung des compaignons se blesse par besoing daide ilz seront tenuz alamender au maistre et aux compaignons et a ceulx de la table. Et cest le jugement en cest cas. Article XXI
It happens that a ship is at Bordaux or elsewhere; of such cooked food as there shall be In the ship, two mariners may carry with them ashore one mess such as they are cut on board ship. And such bread as there shall be, they might to have according to what they can eat, and of drink they ought to have none. They ought to return all quickly in order that the master lose not the service of the ship, for if the master loses it [the service] and there shall be damage, they ought to be bound to indemnify him. IF one of the crew hurts himself for want of help they are bound to contribute for his cure and to make compensation to their companion and the master and their mess-men. This is the judgment, etc.

§22


Si un marchant affrète et ne charge pas en temps contractuel convenu le navire,
il paiera une astreinte dont le quart ira aux matelots.

(Cette astreinte se nomme " surestaries")
Ung maistre frette sa nef a ung marchant, et est devise entre eulx et mis ung terme pour chargier la nef et les mariners par lespace de quinze jours ou de plus outre et aucune foiz en pert le maistre son fret et sa mession par deffault dung marchant, le marchant est tenu alamender. Et en celle amende qui sera faitte les mariners auront le quart et le maistre les trois parties par la raison quil trouve les costes. Et cest le jugement en cest cas. Article XXII
A master lets for freight his ship to a merchant, and it is devised between them, and a term is fixed [for loading] and the merchant does not observe this time; on the contrary he keeps the ship and the mariners waiting for fifteen days or more and sometimes the master loses his time and his expenses from the default of the merchant. The merchant is bound to indemnify the master, and of the indemnification that shall be paid, the mariners ought to have one fourth and the master three fourths, because he provides the expenses, And this is the Judgment, etc.
§23 Lorsque l'argent vient à manquer au capitaine pour les provisions, il doit aussitôt envoyer un message chez lui et en attendant il peut disposer d'une partie des barriques mais devra rembourser les marchants sur la base du prix du marché à l'arrivée et dans ce cas il touchera l'intégralité du fret. Ung marchant frett une nef et la charge et la mett en chemin et entre celle nef en ung port et demeure tant que deniers lui faillent. Le maistre puet bien envoyer en son pays pour querre de largent mais il ne doit mye perdre temps, car sil le faisoit il est tenu a rendre aux marchants tous leurs dommages quilz auront, mais le maistre puet bien prendre des vins aux marchants et les vendre pour avoir son estorment. Et quant la nef sera arrvée a droitte descharge les vins que le maistre aura pris doivent estre au feur mys que les autres seront venduz ne a greigneur feur, ne a moindre. Et aura le maistre son frett diceulx vins comme il prendra des autres. Et cest le jugement en cest cas. Article XXIII
A merchant freights a ship and loads her and sets her on her way and the ship enters a port and remains there so long that money fails them; the master keeps well and he may send to his own country to seek for money, but he ought not to lose time for if he does so he is bound to indemnify the merchants for the damage they shall incur. But the master may well take of the wines of the merchants and sell them to obtain provisions. And when the ship shall have arrived at her right discharge the wines which the master at the market price at which the others shall be sold, neither at a higher nor a lower price. And the master ought to have his freight of those wines as of the others. This is the judgment, etc.

§24 Si un pilote est loué et que le port étant fermé empêche le déchargement à quai le capitaine doit s'assurer du bon arrimage de la cargaison jusqu'au déchargement final car c'est sa responsabilité. Ung bacheler est lodeman dune nef et est love alamener jusques au port ou len la doit deschargier, il avient bien quen cest port y ont fermez ou len mette les nefs pour deschargier, le maistre est tenu a poursuyr sa forme soit bien balinguée que les marchants naient dommage, car silz avoient dommage, le maistre est tenu a lamender, sil ne dy raison pour quoy quil ne soit abatue de sa raison. Et le lodeman a bien fait son devoir quant il a amenee la nef jusques au port a sauvete ou elle sera deschargée, car jusques illec la doit amener et dicelle heure enavant le faiz est sur le maistre et sur les mariners. Et cest le jugement en cest cas. Article XXIV

A young man is pilot of a ship, and he is hired to conduct her into the port where she ought to discharge, and it may well happen that the port where ships are placed to discharge is a closed port. The master is bound to provide her berth by himself and his crew, and to place buoys that they may appear above water, or to see that her berth is well buoyed, that the merchants may suffer no damage; and if damage results the master is bound to make it good, if they state reasons wherefore the master should be driven from his reasons. And the pilot who has well done his duty when he has brought the ship in safety to her berth, for so far ought he to conduct her and thenceforth the duty is on the master and his companions. This is the judgment, etc.

Note
The clumsiness of this article's phrasing derives from the general provincialism of the sea coast of France in all periods. The "young man" is a "bachelor" in tbe original a local expression for a young fellow. "Pilot" is "lod-man" or loadman in the same sense as loadstar or guiding star. What the article is driving at is that the responsibility of making the ship secure in her berth belongs to the captain or master. The pilot's job is done when he has brought the ship to her berth. In a general the final touch to bringing a ship in is expressed in the words that she has been secured "to the satisfaction of the master." In one version of the Laws of Oleron it is stated that in the ease of a pilot [lod-man or lead-man] if he bring a ship into a haven and she is cast ashore by his lack of skill the crew shall lead him to the hatchway and there strike off his head. Charles Molloy (1676) says that the law of England permits no such hasty execution. This is a good example of the gradual evolution of the basic law of the sea to fit the times. It had become obvious by the seventeenth century that such rough justice would thin the ranks of any profession that ran such risks in the practice of it.


_ remarquez le changement de tonalité qui correspond à des paragraphes ajoutés  _



(Il existerai de nombreuses versions qui divergent à partir de l'article § 25 celle-ci étant empreintée au "Black book of admiraulty" est d'origine anglaise comme l'étaient d'ailleurs les rôles écrit en Oléron puisque Aliénor était aussi reine d'Angleterre.)
§25

Le capitaine qui ne respecte pas le contrat d'affrètement avec le marchand doit des dommages.

Item, ordonne est estably pour loy et custume de la mer que se ung marchant a frette une nef en quelque port que ce soit et aviengne que la nef soit empeschée par deffaulte du maistre ou du seigneur a cellui a qui la nef est, le marchand qui avoir frette la nef puet requerir le maistre en telle manière, Je te requier que tu mettes mes biens ou mes denrées en la nef. Et le maistre dit que la nef est empeschée de par aucun seigneur le marchant qui avoit frette la nef se puet partir du convenant et affretement dudit maistre et affretir a son chois ailleurs sans ce que soit tenu audit maistre de rien amender, et se le marchant ne trouve frett il puet bien demander au maistre ses dommages pour la raison quil na mye tenuz ses convenants et affretement dessusditz et le maistre lui doit amender. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance dans le black book

§26 Le marchand qui affrète toute la capacité du navire en totalité dispose de son droit et le capitaine ne peut charger d'autres marchandises exceptés les approvisionnements de bouche. Item, ordonne est estably pour loy et custume de la mer que se ung marchant affrette une nef pour chargier vins a Bordeaux ou ailleurs, le marchant puet bien chargier toute la nef a sa droite charge sans ce que le maistre de la ditte nef ou autre personne quelconque sans la voulante du dit marchant ny puet riens mettre ne chargier forspris et except les vitailles necessaires a la ditte nef pour faire son voyage. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§27 Le marchand peut charger toute sa cargaison de vin comme le ferait le capitaine sans en être empêché. Le capitaine ne peut charger en sus sauf dix barriques, un siphon et surplus à l'avenant. Item, ordonne est, &c, que se ung marchant charge vins en une nef il puet bien mettre tout de hularge comment le feroit le maistre raisonnablement en barelles dedens la ditte nef sans ce que le maistre ou autre personne quelconque y puet riens mettre ne faire nul empèchement. Cestassavoir de dix tonnels un pipe et a Javenant du surplus. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§28 désolé je n'ai pas compris sinon qu'il s'agit d'une barrique franche de fret à titre de gratification pour bon et loyaux services! Item, est estably pour coutume de la mer que se les mariners dune nef soient a portage chacun deulx aura ung tonnel franc de frett, et sil a nul frett de la nef et se ainsi soit que le mariner defaille et ne face son devoir en la mer, il naura riens de franchise, et de ce pourront bien les marchants avoir seurement de maistre et doit avoir le maistre aussi bon frett des vins ou denrées qui sont gettez, comme de ceulx qui sont saulvez. Raison pour quoy pource que la nef ou son frett porterent lower faiz ou gette, a son choix. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§29 Le marchant qui affrète pour transporter du vin se doit d'offrir des pots aux escales ou autres cadeaux aux matelots.

quel savoir vivre !
Item, ordonne est pour la coutume de mer que se ung marchant frette une nef et la charge de vins il semble aux mariners que le marchant de droit leur doit donner en chacun lieu ou ilz arriveront, et en chascun jour de double feste ung pot de vin ou deux ou trois, les mariners par droit ne loy ne pourront riens plus avoir ne demander, mais le marchant leur puet donner de cortoisie ce qui luy plest. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§30 Le marchand qui affrète a droit selon la coutume à un repas cuisiné chaque jour ainsi qu’à l’affectation d’ une personne pour surveiller ses vins si le navire en transporte.
Item, ordonne est pour la coustume de la mer que se ung marchant frette une nef le maistre doit donner au marchant chascun jour ung esquisine se le marchant le demande au maistre, et plus se la nef est chargée de vins le maistre lui doit bailler ung page pour regarder es vins du marchant aussi bien et si souvent comme silz feussent au maistre. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§31

Le capitaine détiendra les marchandises et passé 21 jours les fera décharger à quai et garder jusqu'au paiement du fret.
Item, ordonne est pour coustume de mer que se ung nef arrive en ung port a sa droitturiare descharge et demoure la nef illecques charge jusques a vingt et un jours ouvrables le maistre puet bien mettre hors sur ung keye , et le maistre doit ordonner et bailler ung de ses mariners au marchant pour prendre garde aux vins ou autres denrées jusques a tant que le maistre soit payé de son frett. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§32 Toutes les marchandises à bord y compris l'argenterie pourront être passées par dessus bord en cas de nécessité.
( La vie compte plus que les biens !)
Item ordonne est &rc. que quant il avient que len face getteson dune nef il est bien escript a Rome que toutes les marchandises et denrées continues en la nef devoient partir au gette, livre par livre, et sil y a hanap (coupe à boire) dargent plus que ung en la nef il doit partir au gett ou faire gré, et unq hanap aussi ail nest porté a la table pour servir aux mariners. Robe et linge silz soient a tailler, ou silz naient este vestuz, tout partira au gette. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§33 Le pilote devra réparer les dommages et rembourser les pertes résultant de sa faute ceci afin que les pilotes n'exercent que lorsqu'ils sont en pleine connaissance de la route à suivre. Item, se ung lodeman prent charge sur luy de amener une nef en aucun port et avient quen sa deffaulte la nef soit périe et les marchandises endommagées le lodeman est tenu de restorer et amender ses dommages tout au long si bien au seigneur de la nef comme aux marchants, pourtant que ung lodeman ne prendra point lodemanage sur lui ail nait bon et plaine congnoissance du chemin pour faire et accomplir le lodemanage, dieu aidant. Il y en a une dans Article XXIII -23!-des Federal Cases


If a pilot undertakes the conduct of a vessel, to bring her to St. Malo, or any other port, and fail of his duty therein, so as the vessel miscarry by reason of his ignorance in what he undertook, and the merchants sustain damage thereby, he shall be obliged to make full satisfaction for the same, if he hath wherewithal; and if not,


§34 Les matelots s'il leur plait peuvent trancher la tête d'un pilote coupable d'avoir fait sombrer un navire sans avoir de comptes à rendre devant la justice. Item, estably est pour costume de mer que se une nef est perdue par la deffaulte dun lodeman les mariners puent, si leur plaist, amener le lodeman au guyndas ou a ung autre lieu et couper sa teste sans quen apres le maistre ou nul de ses mariners soit tenu den respondre devant aucun autre juge, pource que le lodeman fist grande trayson a son entreprise de lodemenage. Et cest le jugement en cest cas. Pas de correspondance
§35 Les navires qui refuseront d'abaisser pavillon sur injonction d'un représentant du roi seront réputés ennemis et confisqués et leurs capitaines emprisonnés... selon la coutume du temps du roi Jean

(Ce qui permet de dater ce § :1199+2 >=1201 )

Item, ordonne estoit a Hastynges pour loy et coustumes de mer ou temps du roy Johan lan de son règne second par advys de ses seigneurs temporels que se le lieutenant en aucun voyage ordonne par commun conseil du royalme encontrent sur la mer aucunes nefz ou vaisseaux chargées ou voide que ne veullent avaller et abbesser leurs trefs ou commandement du lieutenant du roy, ou son lieutenant, mais combatant encontre iceulx de la flotte que silzpuent estre pris quilz soient reputez comme ennemys et leurs nefs, vesseaulx, et bien pris et forfaitz comme bien des ennemys tout soit que les maistres ou possesseurs dicelles vouldroient venir après allegner mesmes les nefs, vesseaulx, et biens estre biens des amys du roy nostre seigneur, et que le mayne estant en icelles soient chastiez par emprisonnement de leur corps pour leur rebellete par discrecion. Pas de correspondance
    FIN Cette version apporte des compléments sur les articles primitifs mais est très proche de celle du BLACK BOOK Je l'ai mise en parallèle pour une meilleure compréhension du texte ancien qui en francais comme en anglais est assez difficile à comprendre.
    Source. BLACK BOOK OF ADMIRALTY Source of text:

http://www.mcallen.lib.tx.us/books/mari_law/law_oler.htm
Ce site n'est plus accéssible en 2017

Autres codes anciens, dont les rôles en Anglais:

http://www.admiraltylawguide.com/historical.html

30 Federal Cases 1171-1187. A mon avis ne correspond pas à l'édition primitive mais tardive , de plus certains articles diffèrent ou n'ont pas de correspondances et il y a 47 articles...C'est dans celle-ci que l'on trouve le sort des naufrageurs...

COMPLEMENTS:

Un internaute a repris le travail  et il a  traduit les paragraphes en Français voir son  site

Les cahiers d' Oléron N° 6

 

 

Duchesse d'Aquitaine puis reine de France et enfin d'Angleterre,
 Aliénor d'Aquitaine
 
est la fille aînée du dernier Duc d'Aquitaine, Guillaume X.
Elle est la petite fille du duc troubadour Guillaume IX
En ce XII e siècle où l'espérance de vie est plutôt brève, où beaucoup de femmes
meurent en couches et sont vieilles à la trentaine
Aliénor part en croisade et en revient,
met au monde 10 enfants, est encore belle à 60 ans
chevauche encore à 75 ans et meurt à près de 80 ans !
 Pour un aperçu de sa vie fascinante voir les sites:

http://www.alienor-aquitaine.org/

http://www.herodote.net/dossiers/evenement.php?jour=12040401

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ali%C3%A9nor_d%27Aquitaine

tombeau d'Aliénor à Fontevraud

Le gisant construit selon les désirs d' Aliénor à l' Abbaye de FONTEVRAUD

(photo AD libre de droits)

 

 

 

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