Les
routes

Seules deux
villes en Saintonge sont nommées comme
étapes:
St-Jean d'Angély et
Saintes.
(Ni Aulnay, ni Pons )
Aucune
allusion à des chemins de traverse ou par bateau ou longeant
la côte. PONS n'est pas citée ce qui est
peut-être normal puisque l'hôpital date du XIII .
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Il y a quatre
routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissent
en une seule à puente la Reina, en territoire espagnol;
l'une passe par Saint- Gilles (du Gard), Montpellier, Toulouse et le
Somport; une autre par ND du Puy, Sainte Foy de Conques et Saint Pierre
de Moissac; une autre traverse Sainte Marie Madeleine de Vezelay, Saint
Léonard en Limousin et la ville de Périgueux; une
autre encore passe par Saint Martin de Tours, Saint Hilaire de
Poitiers, Saint Jean d'Angély, Saint Eutrope de
Saintes et la ville de Bordeaux.......

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On
parle beaucoup des poitevins, peu des saintongeais sinon de
leur parlé
ensuite c'est pas reluisant pour les gascons...et les basques...
|
....La route du
port de Cize, quand à elle, traverse, après la
Touraine, le pays poitevin actif, excellent et pleins
d'agréments.
Les Poitevins sont des gens vigoureux et de bons guerriers, habiles au
maniement des arcs, des flèches et des lances à
la guerre, courageux sur le front de bataille, très rapides
à la course, élégants dans
leur façon de se vêtir, beaux de visage,
spirituels très généreux, larges dans
l'hospitalité.
Puis on trouve le pays
saintongeais; de là
après avoir traversé un bras de mer et la
Garonne, on arrive dans le Bordelais ou le vin
est excellent, le poisson abondant, mais le langage rude.
Les saintongeais ont déjà un
parler rude, mais celui des Bordelais l'est d'avantage. Puis,
pour traverser les Landes bordelaises, il faut trois jours de marche
à des gens déjà
fatigués.
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Les
gascons sont
légers en paroles, bavards, moqueurs,
débauchés, ivrognes, gourmands, mal
vêtus de haillons et dépourvus d'argent
|
....Puis, pour
traverser les Landes bordelaises, il faut trois jours de marche
à des gens déjà
fatigués.
C'est un pays désolé, où l'on
manque de tout ; il n'y a ni pain ni vin ni viande, ni poisson, ni eau,
ni sources; les villages sont rares dans cette plaine sablonneuse
qui abonde cependant en miel, millet, panic (sorte
de millet) et en porcs (sauvages).
Si par hasard, tu traverses les Landes en été,
prends soin de préserver ton visage des
mouches énormes qui foisonnent surtout
là-bas et qu'on appelle guêpes ou taons ; et si tu
ne regardes pas tes pieds avec précaution, tu t'enfonceras
rapidement jusqu'au genou dans le sable marin qui là-bas est
envahissant.
Après avoir traversé ce pays, on trouve la
Gascogne, riche en pain blanc et en excellent vin rouge, elle est
couverte de bois et de prés, de rivières et de
sources pures. Les Gascons sont légers en paroles, bavards,
moqueurs, débauchés, ivrognes, gourmands, mal
vêtus de haillons et dépourvus d'argent ;
pourtant, ils sont entraînés aux combats et
remarquables par leur hospitalité envers les pauvres. Assis
autour du feu, ils ont l'habitude de manger sans table et de boire tous
au même gobelet.
Ils mangent beaucoup, boivent sec et sont mal vêtus; ils
n'ont pas honte de coucher tous ensemble sur une mince
litière de paille pourrie, les serviteurs avec le
maître et la maîtresse.
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La
traversée d'une rivière est une aventure !
...et les bateliers profitent
des
pèlerins!
|
En sortant de ce pays, le
chemin de Saint-Jacques
croise deux fleuves
qui coulent près du village de Saint-Jean de
Sorde, l'un à droite l'autre à gauche ;
l'un s' appelle gave, l'autre, fleuve; il est impossible
de les traverser autrement qu' en barque. Maudits soient leurs
bateliers !En effet quoique ces fleuves soient tout
à fait étroits, ces gens ont cependant coutume
d'exiger de chaque homme qu'ils font passer de l'autre
côté aussi bien du pauvre que du riche, une
pièce de monnaie et pour un cheval, ils en extorquent
indignement par la force, quatre. Or leur bateau est petit, fait d'un
seul tronc d'arbre, pouvant à peine porter les chevaux ;
aussi quand on y monte, faut-il prendre bien garde de ne pas tomber
à l'eau. Tu feras bien de tenir ton cheval
par la bride, derrière toi, dans l'eau, hors
du bateau, et de ne t'embarquer qu'avec peu de passagers, car si le
bateau est trop chargé, il chavire aussitôt.
Bien des fois aussi, après avoir reçu l'argent,
les passeurs font monter une si grande troupe de pèlerins,
que le bateau se retourne et que les pèlerins sont
noyés ; et alors les bateliers se réjouissent
méchamment après s'être
emparés des dépouilles des morts.
|
...et
quelques mots sur les basques
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Puis, aux
alentours des ports de Cize,
se trouve le pays basque, dont la grande ville, Bayonne, est
située au bord de la mer vers le nord. Ce pays dont la
langue est barbare, est boisé, montueux, pauvre en pain, vin
et aliments de toutes sortes, mais on y trouve en compensation
des pommes, du cidre ("sicera" qui peut
être soit du cidre soit des pois chiches) et du lait.
Dans ce pays, il y a de mauvais péagers, à savoir
auprès des ports de Cize, dans le bourg appelé
Ostabat, à Saint-Jean et Saint-Michel-Pied-le gave de
Pau.
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Reliques
des saints à
révérer en cours de route:
TOURS
|
.....en ces termes :
« Ce n'est pas à cause de la sainteté
d'un saint prêtre que le sacrifice est meilleur, ni en raison
de la malice d'un mauvais qu'il est moins bon. »
Ce calice est en général toujours à la
disposition des fidèles qui le demandent pour communier,
à l'église Sainte-Croix, que ce soit des gens du
pays ou des étrangers.
Dans cette même ville (TOURS), il faut aussi aller
vénérer les reliques du bienheureux Euverte,
évêque et confesseur et il faut aller voir dans
cette même ville à l'église
Saint-Samson , la patène qui a
véritablement servi à la Cène.
On doit également sur cette route rendre visite, sur les
bords de la Loire, au vénérable corps de saint
Martin évêque et confesseur. C'est là
qu'il est, lui qui ressuscita glorieusement trois morts et rendit
à la santé qu'ils souhaitaient,
lépreux, énergumènes, infirmes,
lunatiques et démoniaques ainsi que d'autres malades.
La
châsse où ses précieux restes reposent
auprès de la ville de Tours, resplendit d'une profusion
d'or, d'argent et de pierres précieuses, elle est
illustrée par de fréquents miracles. Au-dessus,
une immense et vénérable basilique a
été élevée en son honneur
magnifiquement, à l'image de l'église de
Saint-Jacques . Les malades y viennent et y sont
guéris, les possédés sont
délivrés, les aveugles voient, les boiteux se
redressent et tous les genres de maladie sont guéris et tous
ceux qui demandent des grâces reçoivent un
réconfort total ; c'est pourquoi la renommée de
sa gloire est répandue partout par de justes
panégyriques, à l'honneur du Christ. Sa
fête se célèbre le 11 novembre.
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Reliques
des saints à révérer :
POITIERS |
Après,
c'est le très saint corps du bienheureux
Hilaire, évêque et confesseur,
qu'il faut visiter dans la ville de Poitiers. Entre autres miracles, ce
saint, rempli de la grâce divine, abattit
l'hérésie arienne et maintint l'unité
de la foi. Mais Léon , l'hérétique, ne
voulant pas accepter ce saint enseignement, sortit du concile, et dans
les latrines, pris d'un flux de ventre, alla mourir honteusement. C'est
pour saint Hilaire, qui désirait siéger au
concile que la terre se souleva miraculeusement, lui fournissant un
siège. C'est lui qui, par la seule force de sa voix, brisa
les serrures qui fermaient les portes du concile. C'est lui qui,
exilé pour la foi catholique, fut
relégué quatre années dans une
île de Frise (Phrygie
plus probablement). Là,
il mit en fuite par sa puissance d'innombrables serpents ; c'est lui
qui, à Poitiers, rendit à une mère en
pleurs son enfant frappé prématurément
d'une double mort (mort sans baptême il a perdu aussi la vie
de l'âme).
Aussi le tombeau où reposent ses
vénérables et très saints ossements
est-il décoré à profusion d'or,
d'argent et de pierres précieuses ; sa grande et belle
basilique est favorisée par de fréquents
miracles. On célèbre sa fête
solennellement le 13 janvier.
|
Reliques
des saints à révérer :
St Jean d'Angély |
Il faut aller voir
aussi le chef vénérable de saint Jean-Baptiste
qui fut apporté par des religieux depuis Jérusalem
jusqu'en un lieu appelé Angely en pays poitevin ;
là une grande basilique fut construite magnifiquement sous
son patronage ; le très saint chef y est
vénéré nuit et jour par un
chœur de cent moines et s'illustre par
d'innombrables miracles. Tandis qu'on le transportait par terre et par
mer, ce chef se signala par de nombreux prodiges. Sur mer, il chassa
bien des tempêtes et sur terre, si l'on en croit le livre de
sa translation, il rendit la vie à plusieurs morts ; aussi
croit-on que c'est bien là véritablement le chef
du vénéré Précurseur. Son
invention eut lieu le 24 février, au temps de l'empereur
Marcien quand le Précurseur révéla
tout d'abord à deux moines l'endroit où sa
tête gisait cachée. |
Reliques
des saints à révérer : SAINTES
|
Sur le chemin de
Saint-Jacques, à Saintes, les
pèlerins doivent dévotement rendre visite au corps du bienheureux
Eutrope, évêque et martyr .
Sa très sainte passion a été
racontée en grec par son compagnon saint Denis,
évêque de Paris, qui envoya ce récit
par l'entremise du pape saint Clément, en Grèce,
à ses parents déjà convertis au
Christ. Cette passion je l'ai jadis retrouvée
à Constantinople, à l'école grecque,
dans un livre où se trouvent les passions de plusieurs
saints martyrs et, pour la gloire de Nôtre-Seigneur
Jésus-Christ et de son glorieux disciple Eutrope, martyr, je
l'ai traduite de mon mieux du grec en latin, Elle commençait
ainsi :
Denis, évêque des Francs, mais Grec de race, au
très révérend pape Clément,
salut dans le Christ. Nous vous faisons savoir qu'Eutrope, que vous
aviez envoyé avec moi dans ces parages pour
prêcher le nom du Christ, a reçu la couronne du
martyre des mains des gentils à Saintes, pour la foi du
Seigneur. C'est pourquoi je prie humblement votre paternité
d'envoyer ce livre de sa passion à mes parents, à
mes connaissances et à mes amis fidèles, le plus
tôt que vous le pourrez en Grèce et en particulier
du côté d'Athènes afin
qu'eux-mêmes et les autres qui jadis avec
moi ont reçu de saint Paul le baptême d'une
nouvelle régénération, en apprenant
que ce glorieux martyr a subi pour la foi du Christ une mort cruelle,
se réjouissent de souffrir pour son nom des tribulations et
des tourments. Et si par hasard la fureur des gentils leur infligeait
quelque genre de martyre, ils apprendraient à le subir
patiemment pour le Christ et à ne pas le redouter. Tous ceux
en effet qui veulent vivre pieusement dans le Christ, doivent supporter
les opprobres des impies et des hérétiques et les
mépriser comme des fous et des insensés, car il
nous faut subir de nombreuses tribulations pour entrer dans le royaume
de Dieu.
Éloigné de vous
matériellement, mais tout près par mes
désirs et par mon âme, je vous dis maintenant
adieu pour l'éternité.
|
La vie de
Saint Eutrope
comme vous ne pouviez pas l'imaginer !
De
tout le
codex seul la vie de Saint Eutrope ( à part Saint Jacques
bien sur ) a droit à tant de lignes Aimery en est
probablement l'auteur....!?
SAINTES...seule
ville a bénéficier de tant d'éloges!!!
|
Eutrope,
le très glorieux martyr du Christ, l'affable
évêque de Saintes, issu d'une noble
famille de Perse, descendait de la race la plus
excellente du monde entier : l'émir de Babylone,
nommé Xersès, et la reine Guiva l'avaient
engendré selon la chair. Nul n'a pu être d'un rang
plus élevé, ni après sa conversion
d'une humilité plus grande, par la foi et les
œuvres. Tandis que tout jeune encore il étudiait
les lettres chaldéennes et grecques et se montrait
l'égal des plus grands personnages de tout le royaume par sa
sagesse et la curiosité de son esprit, il
désira voir si à la cour du roi Hérode
il y aurait des choses curieuses ou étranges et il se rendit
auprès de lui en Galilée ; étant
resté plusieurs jours à la cour de ce roi, et le
bruit des miracles du Sauveur étant parvenu à ses
oreilles, il le chercha de ville en ville et comme celui-ci s'en
était allé au delà de la mer de
Galilée, qui s'appelle Tibériade,
avec la foule innombrable des gens qui, attirés par ses
miracles, le suivaient, il se mit aussi à le suivre.
Or
par un effet de la grâce de Dieu, il arriva le
jour où le Sauveur dans sa
générosité ineffable,
rassasia avec cinq pains et deux poissons les cinq mille hommes qui
étaient auprès de lui ; voyant ce
prodige, le jeune Eutrope, qui avait entendu le
récit de ses autres miracles et déjà
croyait un peu en lui, désira lui parler mais il n'osait pas
car il craignait les réprimandes de Nicanor, son
maître, que l'émir son père avait
commis à sa garde.
....
Après
un peu de temps, à peine ayant obtenu du roi l'autorisation,
l'enfant qui désirait revoir
Nôtre-Seigneur, s'en alla à Jérusalem
pour faire ses dévotions dans le temple. Il y
avait avec lui Warradac, le chef des armées et Nicanor, le
sénéchal du roi, précepteur de
l'enfant et beaucoup d'autres nobles que l'émir avait
envoyés pour le garder. A son retour du temple, un jour, il
vit Nôtre-Seigneur revenant de Béthanie
où il avait ressuscité Lazare ; une foule
innombrable affluait par les portes de Jérusalem, au devant
de lui ; en voyant les enfants des Hébreux et la multitude
de gens d'autres nations qui allaient vers lui et qui
répandaient des fleurs et des rameaux de palmiers,
d'oliviers et d'autres arbres sur le chemin qu'il allait suivre,
s'écriant : « Hosanna au fils de David
», Eutrope se réjouit plus qu'on ne
peut le dire et se mit lui aussi à jeter avec empressement
des fleurs sur ses pas.
....
Alors
des gens lui apprirent que le Christ avait ressuscité Lazare
mort depuis quatre jours et il s'en réjouit beaucoup. Mais
comme il ne pouvait pas à ce moment voir très
bien le Sauveur, à cause de la trop grande multitude des
gens qui accouraient en foule, il commença à se
sentir tout triste.
Il se trouvait en effet
avec ceux de qui Jean porte
témoignage dans son évangile, disant : Or il y
avait des gentils parmi ceux qui étaient venus pour l'adorer
en ce jour de fête. Ils
s'adressèrent à Philippe qui était de
la ville de Bethsaïde et lui dirent : « Seigneur,
nous voudrions bien voir Jésus. » Alors Philippe,
s'étant joint à André, alla le dire au
Seigneur et aussitôt le bienheureux Eutrope
avec ses compagnons le vit face à face et
s'étant réjoui beaucoup commença
à croire en lui en secret. Enfin, il s'attacha à
lui tout à fait, mais il craignait la réprobation
des compagnons auxquels son père avait enjoint
avec exagération de le garder rigoureusement et de le
ramener à lui.
Alors certaines gens lui apprirent que prochainement les Juifs allaient
faire périr le Sauveur et comme il ne voulait pas voir la
mort d'un si grand homme, il quitta Jérusalem le lendemain.
Revenu
auprès de son père, il raconta avec ordre
à tous dans son pays eut ce qu'il avait vu concernant le
Sauveur dans les parages de Jérusalem. ......
Mais bientôt il apprit que le Seigneur qu'il aimait en secret
avait été crucifié et mis à
mort par les Juifs et il en fut très affecté,
mais quand on lui eut dit qu'il était ressuscité
d'entre les morts et avait apparu à ses disciples et qu'il
était monté au Ciel triomphalement, il
commença à se réjouir beaucoup. Enfin,
le jour de la Pentecôte, s'étant joint aux
disciples de Nôtre-seigneur, ceux-ci
s'empressèrent de lui apprendre que l'Esprit Saint
était descendu sur eux, en forme de langues de feu et qu'il
leur avait enseigné toutes les langues ; il revint
à Babylone rempli de l'Esprit Saint et brûlant
d'amour pour le Christ, il fit périr par le glaive les Juifs
qu'il rencontra dans ce pays, se souvenant de ceux qui, en faisant
mourir le Christ, avaient jeté l'opprobre sur
Jérusalem.
.....
il
y fut reçu avec bienveillance par saint Pierre et instruit
par lui des préceptes du Maître ; après
être resté quelque temps auprès de lui,
il s'en alla sur son ordre et son conseil, prêcher en France
avec d'autres frères.
Et
comme il était entré dans une ville
appelée Saintes, il la vit de toutes parts très
bien enserrée dans des murailles antiques,
décorée de tours élevées,
occupant une situation magnifique, de dimensions parfaites en longueur
et en largeur, prospère en tout et regorgeant de
victuailles, bien pourvue de belles prairies et de claires fontaines,
traversée par un grand fleuve, fertile en jardins, vergers
et vignes aux alentours, jouissant d'un air salubre, pourvue de places
et de rues agréables, charmante à tous
égards; cet
apôtre zélé se prit à penser
que Dieu daignerait détourner cette belle et remarquable
ville de Terreur des gentils et du culte des idoles et la soumettre aux
lois chrétiennes.....
.......
Alors
il retourna à Rome ; saint Pierre y avait subi le martyre de
la croix ; il reçut de saint Clément qui
était alors pape, l'ordre de retourner dans ladite ville et,
en prêchant les préceptes du Maître, d'y
attendre la couronne du martyre. Enfin, ayant reçu du pape
lui-même la consécration épiscopale, il
se mit en route en compagnie du bienheureux Denis qui était
venu de Grèce à Rome et d'autres
frères que Clément envoyait prêcher en
France, et arriva jusqu'à Auxerre. Là au milieu
des embrassements d'une sainte affection, ils prirent congé
dans les larmes et se séparèrent : Denis avec ses
compagnons se dirigea vers Paris et le bienheureux Eutrope revint
à Saintes, disposé à subir vaillamment
le martyre ; plein de zèle pour le Christ, il s'encourageait
lui-même disant : « Le Seigneur est mon aide, je ne
craindrai pas les mauvais traitements des hommes ......
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Reliques
des saints à révérer : BLAYE |
Ensuite à Blaye,
sur le bord de la mer, il faut demander la protection de Saint
Romain ; dans sa basilique repose le corps du
bienheureux Roland , martyr ; issu d'une noble famille, comte
de la suite du roi Charlemagne, il était l'un
de ses douze compagnons d'armes, et, poussé par le
zèle de sa foi, il entra en Espagne pour en expulser les
infidèles. Sa force était telle
qu'à Roncevaux, il fendit, dit-on, un rocher par le milieu
du haut en bas avec son épée en
trois coups ; on raconte aussi qu'en sonnant du cor,
la puissance de son souffle le fendit de même par le milieu.
Ce cor d'ivoire ainsi fendu se trouve à Bordeaux dans la
basilique de saint Seurin et sur le rocher de Roncevaux, on a construit
une église. Après avoir, dans des guerres
nombreuses, vaincu les rois et les peuples, Roland
épuisé par la faim, le froid et les chaleurs
excessives, frappé de coups violents, et flagellé
sans relâche pour l'amour de Dieu, percé de
flèches et de coups de lances, ce valeureux martyr du Christ
mourut, dit-on, de soif dans cette vallée de Roncevaux. Son
très saint corps fut enseveli avec respect par ses
compagnons dans la basilique de Saint-Romain à Blaye.
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Reliques
des saints à révérer :
BORDEAUX et BELIN |
Puis,
à Bordeaux, il faut rendre visite au corps du
bienheureux Seurin évêque et confesseur
; sa fête se célèbre le 23 octobre.
De même dans les landes de Bordeaux, dans une petite ville
appelée Belin, on doit rendre visite aux corps des saints
martyrs Olivier, Gondebaud, roi de Frise, Ogier, roi de
Dacie , Arastain, roi de Bretagne , Garin, duc de
Lorraine et de bien d'autres compagnons
d'armes de Charlemagne qui, après avoir
vaincu les armées païennes, furent
massacrés en Espagne pour la foi du Christ. Leurs compagnons
rapportèrent leurs corps précieux
jusqu'à Belin et les y ensevelirent avec beaucoup
d'égards. C'est là qu'ils gisent tous ensemble
dans un même tombeau ; un parfum très doux en
émane qui guérit les malades.
Plus loin, il faut visiter en Espagne ......
|
Reliques
des saints à révérer : LEON
et COMPOSTELLE |
On doit de même
rendre visite aux corps des saints Facond et
Primitif dont la basilique fut
élevée par Charlemagne ; près de leur
ville, il y a des prés plantés d'arbres dans
lesquels, dit-on, les hastes des lances des guerriers fixées
en terre verdoyèrent. Leur fête se
célèbre le 27 novembre.
De là, il faut aller voir à Léon le corps
vénérable du bienheureux Isidore ,
évêque, confesseur et docteur, qui institua pour
les clercs ecclésiastiques une très pieuse
règle, imprégna de sa doctrine tout le peuple
espagnol et honora la sainte Église tout entière
par ses ouvrages féconds.
Enfin,
c'est au très saint corps du
bienheureux apôtre Jacques, dans la ville de Compostelle,
qu'on doit surtout et avec le plus de dévotion rendre visite.
Que tous ces saints ainsi que tous les autres saints de Dieu nous
aident de leurs mérites et de leurs prières
auprès de Nôtre-Seigneur Jésus-Christ
qui vit et règne en Dieu dans
l'éternité des siècles. Ainsi sait-il.
. |
Puis le style guide "MICHELIN"
|
CARACTÉRISTIQUES
DE LA VILLE ET DE LA BASILIQUE DE L'APÔTRE SAINT JACQUES EN
GALICE.
Calixie pape et Aimery chancelier.
Entre
deux fleuves dont l'un
s'appelle le Sar et l'autre le Sarela, s'élève la
ville de Compostelle ; le Sar est à l'orient, entre le mont
de la Joie et la ville ; le Sarela à l'occident.
La ville compte sept portes ou entrées.
|
Les
commerces |
6. Le
parvis de la ville.
Après
la fontaine se trouve comme nous l'avons dit le parvis ; son pavement
est de pierre ; c'est là qu'on vend aux
pèlerins des petites coquilles de poissons qui sont les
insignes de Saint-Jacques ; on y vend aussi des outres de
vin, des souliers, des besaces en peau de cerfs, des bourses,
des courroies, des ceintures et toutes sortes d'herbes
médicinales et d'autres drogues et bien d'autres choses
encore. On rencontre aussi sur le chemin de France, des
changeurs, des aubergistes et divers marchands.
Les dimensions du parvis sont, en longueur et en largeur, d'un jet de
pierre.
|
Seules
les sculptures à thème biblique sont décrites par
Aimery ainsi je n'apprendrai pas ce que signifiait pour lui ces
animaux....
|
7. Le portail
Après
ce parvis, on trouve le portail septentrional de la basilique
Saint-Jacques, appelé porte de France ; il a deux
entrées qui sont l'une et l'autre ornées
de belles sculptures. Chaque entrée compte
à l'extérieur six colonnes, les unes de marbre,
les autres de pierre, trois à droite et trois à
gauche, soit six à une entrée, six à
l'autre, ce qui fait en tout douze colonnes. Au-dessus de la colonne
qui est entre les deux portes à l'extérieur, sur
le mur, le Seigneur est assis, en majesté,
donnant sa bénédiction de la main droite et
tenant dans la gauche un livre. Tout autour de son
trône et semblant le soutenir, on voit les
quatre évangélistes. A droite, les
sculptures représentent le Paradis où le Seigneur
figure une autre fois reprochant à Adam et
à Eve leur péché
» ; et à gauche, il s'y trouve encore sous une
autre effigie, les chassant du paradis .
En outre, on a
sculpté tout autour des figures de saints, de
bêtes, d'hommes, d'anges, de femmes, de fleurs
et d'autres créatures dont nous ne pouvons
donner la description et le caractère, à cause de
leur grand nombre. Nous dirons
cependant qu'au-dessus de la porte de gauche, en entrant dans la
basilique, sur le tympan, l'annonciation de la bienheureuse
Vierge Marie est représentée, avec
l'ange Gabriel qui lui parle. A gauche aussi, au-dessus des portes, sur
les côtés, figurent les mois de
l'année et beaucoup d'autres belles
œuvres de sculpture.
Deux grands
lions à l'air
féroce se trouvent contre le mur à
l'extérieur, le regard toujours fixe comme pour surveiller
l'entrée, l'un à droite, l'autre à
gauche. En haut des piédroits , quatre
apôtres sont représentés, tenant chacun
un livre dans la main gauche et semblant bénir de leur main
droite levée les fidèles qui entrent dans la
basilique. A la porte de gauche, Pierre se trouve à droite
et Paul à gauche ; et à la porte de droite, c'est
l'apôtre Jean qui est à droite et saint Jacques
à gauche. Au dessus de la tête de chaque
apôtre, des têtes de bœuf sont
sculptées en haut relief sur les montants.
|
|
8. Le
portail méridional.
Le
portail méridional de la basilique apostolique comporte,
ainsi que nous l'avons dit, deux portes et quatre vantaux. A
la porte de extérieurement, on a sculpté sur le
premier registre au-dessus la Trahison du Christ de façon
remarquable. Ici, Notre-Seigneur est attaché
à la colonne par la main des Juifs ; ici il
est flagellé - là Pilate siège
à son tribunal comme pour le juger. Au-dessus, sur un autre
registre la bienheureuse Marie, mère du Seigneur, est
représentée avec son fils à
Bethléem ainsi que les trois rois qui
viennent visiter l'enfant et sa mère lui offrant leur triple
présent, puis l'étoile et l'ange les avertissant
de ne pas retourner auprès d'Hérode. Sur les
jambages de cette même porte dont ils semblent garder
l'entrée, il y a deux apôtres, l'un à
droite, l'autre à gauche. De même, à la
porte de gauche, il y a sur les montants deux autres
apôtres ; au premier registre au-dessus de
l'entrée est sculptée la Tentation
de Nôtre-Seigneur ; il y a en effet devant le Christ d'affreux
anges ressemblant à des monstres qui l'installent sur le
faîte du temple ; d'autres lui présentent des
pierres, l'invitant à les changer en pain ; d'autres lui
montrent les royaumes de ce monde, feignant de vouloir les lui donner
si, tombant à genoux devant eux, il les adore
— ce qu'à Dieu ne plaise !
Mais
d'autres anges purs, les bons anges, les uns derrière lui,
les autres au-dessus, viennent l'encenser et le servir.
Quatre
lions se trouvent
à ce portail, un à droite et un à
gauche de chaque entrée ; entre ces deux entrées,
au-dessus du trumeau, il y a deux autres lions farouches
adossés l'un à l'autre .
.....
|
|
....En haut et en bas,
à droite et à gauche, tout le mur est
magnifiquement décoré de fleurs, d'hommes, de
saints, d'animaux, d'oiseaux, de poissons et d'autres
sculptures que nous ne pouvons décrire en détail.
Mais il faut noter les quatre anges qui se trouvent au-dessus
|
|
..... Par là et par les
autres très
beaux détails de son œuvre, la basilique de
Saint-Jacques resplendit de gloire magnifiquement. Elle
est tout entière construite en pierres très
solides, vives, brunes, et aussi dures que le marbre ; à
l'intérieur, elle est décorée de
peintures variées et à l'extérieur
parfaitement couverte de tuiles et de plomb. Mais de
tout ce dont nous venons de parler, une partie est
complètement terminée, une autre à
finir.
|
Datations
selon Aimery
|
L'église
fut commencée en l'an 1167 de l'ère d'Espagne ; depuis
l'année où furent entrepris les travaux
jusqu'à la mort d'Alfonse, vaillant et illustre roi
d'Aragon, on compte 59 années et jusqu'au meurtre d'Henri,
roi d'Angleterre , 62 ans, et jusqu'au trépas de Louis le
Gros, roi de France. 63 et depuis l'année
où la première pierre de ses fondations fut
posée jusqu'à celle où la
dernière fut mise il va 44 années. Depuis le
moment où elle fut commencée jusqu'à
aujourd'hui, cette église brille par l'éclat des
miracles de saint Jacques; là en effet, la
santé est donnée aux malades, la vue est rendue
aux aveugles la langue des muets se délie,
l'ouïe est accordée aux sourds,
une démarche normale est donnée aux
boiteux, les possédés sont
délivrés et qui plus est, les prières
des fidèles sont exaucées, leurs vœux
s'accomplissent, les chaînes du péché
tombent, le ciel s'ouvre à ceux qui frappent, la consolation
est donnée aux affligés et tous les peuples
étrangers, venus de toutes les parties du monde, accourent
ici en foule apportant au Seigneur leurs présents et leurs
louanges.
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Alfonse
VII (mort le 7 septembre 1134 soit 1134-59=1075), meurtre de Thoma Becket (1170-62= 1108)
Louis VI le Gros, (mort le 1er août 1137 soit 1137-63=1074)
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Le service
divin à
Compostelle |
Selon
la tradition, soixante-douze chanoines sont
attachés à cette église,
le nombre même des soixante-douze disciples du
Christ ils suivent la règle du
bienheureux Isidore d'Espagne, docteur . Chaque
semaine, ils se partagent les offrandes faites
à l'autel de Saint-Jacques -au premier chanoine, les
oblations sont données la première semaine ; au
second, la seconde ; au troisième, la troisième
et ainsi de suite jusqu'au dernier.
Chaque dimanche, la tradition veut qu'on fasse trois parts des
offrandes : la première est reçue par
l'hebdomadier à qui elle revient ; les deux autres parts
réunies sont à leur tour partagées en
trois : une partie est généralement
donnée aux chanoines pour leur repas ; une autre,
à l'œuvre de la basilique ; la
troisième, à l'archevêque du lieu. Mais
le produit de la semaine qui va des Rameaux à
Pâques échoit en droit aux pauvres
pèlerins de Saint-Jacques hébergés
à l'hospice. Bien plus, si l'on observait la juste loi
divine, on devrait en tout temps donner la dixième partie
des offrandes faites à l'autel de Saint-Jacques, aux pauvres
qui arrivent à l'hospice. En effet, tous les
pèlerins pauvres doivent, la nuit, qui suit le jour de leur
arrivée auprès de l'autel de Saint-Jacques,
recevoir à l'hospice, pour l'amour de Dieu et de
l'apôtre, l'hospitalité complète. Les
malades doivent être là charitablement
soignés jusqu'à leur mort ou jusqu'à
leur complet rétablissement, ainsi qu'il est fait
à Saint-Léonard. Tous les pauvres qui arrivent
là, reçoivent tous leur pitance. En
outre, la coutume veut que les offrandes qui viennent à
l'autel depuis le début de la matinée
jusqu'à tierce, chaque dimanche, soient données
aux lépreux de la ville. Et si quelque
prélat de cette basilique commettait quelque fraude
à ce sujet ou changeait les destinations des offrandes
telles que nous les avons indiquées, il aurait à
répondre de ce péché devant Dieu.
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DE
L'ACCUEIL À FAIRE AUX
PÈLERINS DE SAINT-JACQUES.
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Les
pèlerins, pauvres ou riches qui reviennent de Saint-Jacques
ou qui y vont, doivent être reçus
avec charité et égards par tous ;
car quiconque les aura reçus et
hébergés avec empressement, aura pour
hôte non seulement saint Jacques, mais
Nôtre-Seigneur lui-même ainsi qu'il l'a dit dans
son évangile : « Qui vous reçoit me
reçoit » ». Nombreux sont ceux qui jadis
encoururent la colère de Dieu, parce qu'ils n'avaient pas
voulu recevoir les pèlerins de Saint-Jacques et les
indigents.
A Nantua, qui est une ville située entre Genève
et Lyon, un tisserand avait refusé du pain à un
pèlerin de Saint-Jacques qui lui en demandait ; il vit tout
à coup sa toile tomber par terre,
déchirée par le milieu. A Villeneuve, un pauvre
pèlerin de Saint-Jacques s'adresse à une femme
qui gardait du pain sous des cendres chaudes, lui demandant
l'aumône pour l'amour de Dieu et du bienheureux Jacques ;
elle lui répond qu'elle n'a pas de pain, à quoi
le pèlerin répartit : « Plût
au ciel que ton pain se change en pierre !» Et le
pèlerin s'étant éloigné de
cette maison se trouvait déjà à une
grande distance, quand cette méchante femme s'approchant des
cendres pour y prendre son pain, ne trouve à la place qu'une
pierre ronde. Le cœur contrit, elle se met aussitôt
à la recherche du pèlerin, mais ne put le
trouver.
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La via Turonensis
dont on parle |

Source: wikipdia
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El camino Frances
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