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L'église romane

d' AUBETERRE sur Dronne.

Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos d'Alain DELIQUET


Les photos sur ce site peuvent être utilisées exclusivement à des fins non commerciales après autorisation et sous réserve de mentionner la source:
"Site Belle Saintonge"
 


Aubeterre sur Dronne (16): Chef-lieu de Canton, Arrondissement de BARBEZIEUX (à 12 kilomètres à l'est de
 Chalais)

vue d'AUBETERRE sur DRONNE

Aubeterre est an delà des limites de l'ancien diocèse de Saintes qui s'arrêtait dans cette région à une ligne approximative Orival, Saint-Avit, Bazac ; mais son église doit être vue en même temps que celle de Chalais qu'elle explique et complète. Cette pittoresque cité, mérite d'ailleurs elle-même une visite.

Avec ses beaux sites, son église romane, les ruines de son château-fort  et sa très curieuse chapelle souterraine, elle constitue l'aboutissement normal d'un remarquable circuit touristique.

La disposition géographique d'Aubeterre répète exactement celle de Chalais et rappelle celle de plusieurs localités de la région ; grosse colline avec château et église au sommet, maisons en cascade et rivière au pied. Ici la Dronne.

Bâtie sur la pente orientale d'un terrain très escarpé, l'église curieusement enterrée à l'ouest et dégagée à l'est, (ce qui indique l'ampleur de la déclivité) est exactement de la même époque que celle de Chalais, XII ème siècle. Semblable de conception ainsi que de décoration, elle a été construite par le même atelier. La ressemblance entre les deux édifices a encore été accrue par la suite du fait qu'ils ont subi, au moment, des guerres de Religion, un sort identique suivi — extraordinairement — des mêmes résultats.

Aubeterre sur Dronne l'église romane

Tous les deux ont été incendiés par les calvinistes et pour l'un comme pour l'autre, seule la façade a résisté (en partie). Cependant, l'église d'Aubeterre plus heureuse que sa voisine, a conservé son premier étage et quelques vestiges du deuxième, qui ont complètement disparu à Chalais. Les clochers et les chevets n'ont rien laissé subsister, pas même un souvenir ; cependant la visite simultanée de ces deux églises renseigne assez exactement sur ce que devaient être ces édifices au temps de leur splendeur.

Aubeterre sur Dronne l'église romane
La façade d'Aubeterre frappe d'abord par son délabrement. Elle porte les traces de nombreuses et graves mutilations, mais montre encore de forts beaux détails et sa disposition générale d'origine reste visible. Malheureusement cette très intéressante page d'art roman est déparée par son enfoncement dans le sol. ainsi que par le voisinage trop immédiat (quelques mètres) de bâtiments particuliers qui la dominent en avant et lui ôtent une partie de son cachet.

Quatre groupes de longues colonnes jumelées divisent la largeur (18 m. 5o) de cette façade en trois aires. Son rez-de-chaussée est occupé par un vaste portail en plein cintre à six voussures entièrement ornées face et intrados. La plus petite est découpée en lobes et seule (parce qu'exécutée ultérieurement), n'est pas accompagnée d'un cordon sculpté. Les baies latérales aveugles, plus larges que celles de Chalais sont à trois voussures, mais leur décoration, ainsi que celle du portail, est la même et formée surtout de motifs géométriques. Un large bandeau souligne les tympans. Celui de droite n'existe pour ainsi dire plus ;

arcade de gauche Aubeterre sur Dronne l'église romane
celui de gauche, par hasard bien conservé, est remarquable.

scènes vie quotidienne Aubeterre sur Dronne l'église romane

scènes vie quotidienne Aubeterre sur Dronne l'église romane

scènes vie quotidienne Aubeterre sur Dronne l'église romane


Il est composé d'une suite de petites scènes de la vie courante, restes d'un zodiaque mutilé, ou illustration par l'image de certains métiers. Toutes les colonnes des pieds-droits sont ornées de chapiteaux bien fouillés.

etage Aubeterre sur Dronne l'église romane
Au premier étage se déroule une belle arcature de treize cintres divisés par les grosses colonnes du rez-de-chaussée
en groupes de 4, 5, et 4.


La baie centrale seule est percée. Les arcs reposent sur des colonnettes simples ou doubles, celles-ci séparées par d'étroits pilastres, toutes surmontées de beaux chapiteaux. Les cintres, qu'entourait un cordon, ont été décorés, mais ne révèlent presque plus rien de leurs sculptures primitives.

Le deuxième étage, dont il reste peu de chose, montre aujourd'hui dans l'aire centrale une vaste ouverture en demi-lune à deux rouleaux et à gauche les restes du cheval d'un cavalier. Enfin sur les retours des murs latéraux, des colonnes doubles étayent les angles, comme à Chalais.

plan Aubeterre sur Dronne l'église romane

Plan de l'église d'AUBETERRE sur DRONNE

la maison devant l'église Aubeterre sur Dronne

La maison devant l'église d'AUBETERRE sur Dronne.




L'ÉGLISE MONOLITHE
d' AUBETERRE sur Dronne

Sous la cour de l'ancien château féodal,
le chateau féodal

 à mi-pente de la colline et, comme son nom l'indique, creusée entièrement dans le roc,

l'église souteraine Aubeterre sur Dronne

L'église monolithe d' AUBETERRE

s'ouvre l'église Saint-Jean (construite au
au milieu du XI ème siècle puis aménagée pour recevoir un morceau de croix au retour de croisade du seigneur du château ) , qui fut paroissiale, tant que l'église Saint-Jacques attendit sa restauration (après les guerres de religion deuxième moitié du XVI ème siècle) . Elle servit à la Révolution, d'usine à salpêtre ( à partir de 1794) , puis de cimetière jusqu'en 1865.


Ses vastes dimensions : 31 mètres de long, 11 mètres de large plus un bas côté, 17 mètres de haut (autrefois le sol était plus bas) en font une des plus belles églises de ce genre en France, avec Saint-Emilion (Gironde) et Mortagne-sur-Gironde (Charente-Maritime), cette dernière plus modeste.

L'entrée s'effectue par l'extrémité Est d'un large couloir bordé d'enfeus (l'un d'eux à gauche sert d'ossuaire). Puis à droite s'ouvre, une vaste et haute salle sous voûtes d'arêtes.



L'église monolithe d' AUBETERRE sur Dronne

A gauche, deux grosses colonnes octogonales et, deux demies aux extrémités, taillées elles-mêmes dans le rocher et ornées d'un essai de chapiteau, limitent un bas côté de cinq mètres de large,

L'église monolithe d' AUBETERRE

dans lequel s'amorce un étroit escalier creusé aussi dans la masse et qui monte à une galerie

La galerie de l'église monolithe d' AUBETERRE

(La galerie à laquelle pouvait accéder directement le seigneur et qui servait aussi à drainer les eaux d'infiltration dans un canal longeant la paroi interne)

L'église monolithe d' AUBETERRE

ouvrant très haut sur trois côtés de la nef par des petites arcades cintrées appuyées sur des piliers ; mais l'effritement du calcaire a fait disparaître tous les détails.

L'église monolithe d' AUBETERRE

L'église monolithe d' AUBETERRE

L'abside demi-circulaire et dont le sol est en contre-bas, (peut-être l'ancien niveau), présente à la place de l'autel un tombeau (? ne contient probablement rien) hexagonal à deux étages, de six mètres de haut au total et qui semble ( il est effectivement monolithe et serait une copie du Saint Sépulcre de Jérusalem vu pendant une croisade).

L'église monolithe d' AUBETERRE
L'étage inférieur aveugle servait de caveau
( il servait à l'origine de chapelle comme l'atteste les bancs latéraux _dégagés en 1961_, ensuite il servit de cimetière comme d'autres parties latérales de l'église)
;
La crypte de l'église monolithe d' AUBETERRE

 l'autre ajouré et en forme de lanterne abritait des effigies. Deux statues mutilées l'occupent aujourd'hui. Les faces de chaque étage sont ornées d'arcatures en plein cintre posées sur des colonnettes à chapiteaux nus.

Les statues sont celles de François d'Esparbès de Lussan, marquis d'Aubeterre, Maréchal de France et de sa femme, décédés l'un et l'autre dans la première moitié du XVI è siècle.



L'église monolithe d' AUBETERRE

Une des deux salles creusée de sépultures à même le sol, celle-ci à l'opposé de l'abside contenait 170 tombes mises à jour en 1958 et était l'entrée primitive avant l'écroulement qui libéra l'entrée actuelle

A droite de l'abside s'amorce une autre salle longue et moins haute, ancien croisillon et chapelle, avec à l'extrémité une seconde entrée ou sortie.
Cette église a été classée parmi les Monuments Historiques en 1912.

Fin du texte de Charles CONNOUË (en couleur noir)

Les églises de SAINTONGE (livre IV épuisé)

édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission.

  

FAISONS PARLER les sagittaires d'Aubeterre sur Dronne:


Aubeterre montre deux sagittaires sur la même arcature:
 l'un vise le symbole du Christ, sur la voussure extérieure
et l'autre une tête de porc, sur la frise intérieure...


Le sagittaire vise le cerf de l'autre côté.
Le sculpteur se joue t-il du fait que l'arcature est aveugle, donc sans issue
pour avoir inversé l'ordre normal ?
(Vers l'extérieur de l'église un message n'est pas vivifiant
tandis qu'en se rapprochant du choeur, c'est positif, il y a progrès.)
(Voir Corme-Écluse qui montre volontairement l'inversion des valeur
avec en plus, à l'intérieur des chapiteaux dont les visages ressemblent à des porcs!)



La sagittaire de la frise, vise une tête de porc, sa queue s'enflamme!

Concernant les place des sagittaires: placer à droite la cible qui est le cerf est respectueux et logique, de même pour celui de la frise: afin qu’il regarde une cible du mauvais côté, il fallait le placer à droite. Pour aggraver la situation et montrer un postérieur ou une queue qui s‘enflamme, le sculpteur l’a fait se retourner !

Le sagittaire a un visage féminin et c’est un homme qui tient la tête du cochon. Normal c’est Ève qui pour les pères de l’Église a écouté le serpent et tenté Adam. C’est la femme qui comme le serpent son conseillé, trompe éternellement ! Surtout les pauvres clercs ! L’Église leurs demande d’être chastes et purs pour que leurs prières et messes soient salvatrices. Mais la femme cette tentatrice etc etc …

C’est une piste possible.

 Ce n’est pas une scène de vie représentant la coutume de tuer le cochon en décembre, aux fins de faire des réserves de viandes pour les grandes occasions qui est évoquée.

Non, la queue du sagittaire s’enflamme!

Et pourquoi mettre un sagittaire pour une scène si banale?

La femme ne vise pas la bonne cible, le spirituel, elle vise un bien périssable, une nourriture terrestre !

Pourquoi pas un plaisir ? Elle-même est faite d’un corps bien animal !

La femme c’est le cauchemar du clerc à l’époque.

La femme n’ouvre pas la porte du ciel, mais celle des flammes de l’enfer !

Mais que vient faire le trifrons (représentant de Dieu) , ici maléfique au milieu de ces deux sagittaires?

 



A gauche le sagittaire visant le cerf sur les chapiteaux les plus éloignés du choeur de l'église.

Autre opposition à la règle droite-gauche:
Un trifrons démoniaque sur la droite au lieu d'être à gauche ?


FAISONS PARLER le TRIFRONS d'Aubeterre sur Dronne
ou pour le moins essayons !

Le trifrons d'Aubeterre
(Photos aimablement envoyées par Mr Jaspard Armand) 

Le trifrons (ou tricéphale)  possède en commun les yeux ce qui donne une sculpture
étonnante avec trois visages mais seulement quatre yeux.


C'est d'ordinaire une représentation de l'incarnation du Dieu trinitaire.
Les visages sont censés représenter le Christ, le Saint Esprit et le Père ce qui n'est pas le cas évidemment ici!!
Les cheveux sont  des flammes et les visages sont barbus bifides.

S'agit-il d'un pape représentant de Dieu sur terre?
S'agit-il d'un antipape représentant de Dieu sur terre?
S'agit-il d'un pape cathare représentant de Dieu sur terre?
S'agit-il d'un roi représentant de Dieu sur terre? 

C'est en tous cas  sous l'emprise du Malin!


Ce trifron fait partie d'un chapiteau en façade que voici:

Le trifrons d'AUBETERRE

(Photos aimablement envoyées par Mr Jaspard Armand) 

Étrange chapiteau avec au total 7 visages diaboliques! 

C'est aussi un clin d'oeil au récit de l'Apocalypse, annonciateur de la fin des temps!

Les queues des léonins sont en position de maîtrise mais il y a un noeud qui n'est pas seulement décoratif,
puis suivent alors deux visages démoniaques à chacune des extrémités des queues.

Le Malin (on peut dire Démon puisque ce chapiteau est de facture XII e tardive) n'étant pas trinitaire,
il ne s'agit donc pas de lui mais d'un représentant de Dieu, évidemment sur terre,
donc un Pape ou un antipape ou un roi.

Le Malin "habite" entièrement cette créature qui lui est  totalement acquise de la tête aux extrémités. 


De quel représentant de Dieu serait-il question ?


I_  HYPOTHÈSES  PAPALES :

De quel pape maudit, ou de quel antipape,  pourrait-il s'agir:

La collégiale Saint Jacques fut  consacrée en 1171, généralement il le est consacré dès qu'il est couvert.
Le choeur est construit en premier, puis l'ensemble suit en une 20aine d'années 
si tout va pour le mieux et que les finances suivent et que la période est calme militairement.

___________________________ UN PAPE CATHARE, c'est plausible

L'église cathare est déjà bien organisée lors du concile de Saint-Félix-de-Camaran, synode ou concile des Cathares, tenu en 1167 à Saint-Félix-de-Caraman (aujourd'hui Saint-Félix-Lauragais) sous la présidence du papa Nicétas, évêque des Bogomiles de Constantinople.

Six évêques cataris participent au synode et sont consolés par Nicetas:
Robert d'Épernon, évêque des Français (certainement le foyer hérétique champenois)
Sicard Cellerier, évêque d'Albi
Marc, évêque de Lombardie
Bernard Raimond, évêque de Toulouse
Guiraud Mercier, évêque de Carcassonne
Raimond de Casalis, évêque d'Agen

Les quatre derniers sont, en fait, les représentants des églises respectives et se voient conférer l'ordination à l'occasion du concile. Il est procédé également aux délimitations des nouveaux évêchés de Toulouse et Carcassonne.

Le trifrons à 7 têtes diaboliques pourrait bien être alors Nicétas !

Voici un extrait de la lettre d'ÉVERVIN de STEINFELD à Bernard de CLAIRVAUX (vers 1143)

Je fais appel à toi, saint Père, pour réveiller ta vigilance contre ces démons à multiples têtes, et pour que tu diriges ta plume
contre ces bêtes de proie. Et ne nous répond pas que la tour de David, vers laquelle nous nous replions, est suffisamment munie
d'ouvrages de défense, que mille boucliers en pendent, qu'elle est tout armée pour les vaillants. Nous voulons au contraire,
Père, que toutes ces défenses soient rassemblées par tes soins pour nous, gens simples et hésitants, afin de débusquer mieux
tous ces monstres et leur résister plus efficacement. Sache en effet, Monseigneur, que les hérétiques qui sont revenus à l'Église
nous ont dit qu'ils sont une grande multitude, répandue presque dans le monde entier et qu'ils ont parmi eux bon nombre de nos clercs et de nos moines.
Ceux qui furent brûlés nous dirent, dans leur défense, que cette hérésie était demeurée cachée jusqu'à nos jours depuis le
temps des martyrs et qu'elle s'était maintenue en Grèce et en d'autres terres. Et ce sont ces hérétiques qui s'appellent eux-
mêmes apôtres et qui ont leur pape. Les autres refusent notre pape, mais, au moins, ils ne prétendent pas en avoir un autre à la
place. Ces apôtres de Satan ont parmi eux des femmes, continentes (à ce qu'ils prétendent), veuves, vierges ou leurs épouses,
les unes au nombre des Élues, les autres des croyantes, et ce à l'exemple des Apôtres, à qui il fut permis d'emmener des
femmes.

___________________________  UN PAPE ?

Le pape de cette période trouble est Alexandre III ( pape de 1159 à 1181) 
lequel a canonisé Bernard de Clairvaux en 1173 ou 1174.

Bernard a  joué un rôle déterminant dans la transposition de la croisade en « guerre sainte » 
contre les cathares, et les cathares avaient probablement des amis influents. 

Un pape partisan d'un extrémiste comme Bernard de Clairvaux n'a pas que des amis du coté des gens riches
puisque d'une part Bernard prône la pauvreté et aussi d'autre part en se faisant des ennemis du coté des classes cultivées dont font partie les seigneurs, les évêques, pour lesquels la prière est nécessaire mais pas l'essentiel de leurs occupations.

 Or Bernard a fait fermé les universités qui commençaient sous l'influence d'Abélard
a prendre un peu de liberté par rapport à la hiérarchie religieuse.
Alors on peut se demander comment a réagit l'intelligencia ?

Bernard n'est pas dans la mouvance de Cluny dont l'influence fut immense en Saintonge.


Ce pape n'a pas l'agrément de Barberousse (roi depuis 1152) raison pour laquelle Alexandre l'a excommunié en 1160.

C'est la guerre et Alexandre III  doit se réfugier en France à partir de 1162. Il arrive tout d'abord, le 11 avril, à Maguelone puis Montpellier ou il organise un concile pour excommunier Victor IV . Au mois de juin, il se dirige vers le nord à travers le Massif central. Il est ainsi reçu à Alis, Mende et Le Puy avant d'arriver à Clermont le 14 août. Il reçoit dans cette ville le roi d'Angleterre. Puis il se dirige vers Tours où il passe les fêtes de Noël. Durant l'année 1163 il réside tantôt à Tours, tantôt à Paris ou Louis le Jeune lui baisa les pieds et reçu la rose d'or. Il convoque le concile de Tours le 19 mai où il accueillit Thomas Becket et où l'on condamna les Albigeois. A Reims il organise un autre concile Au mois d'octobre, il se retire à Sens, où il reste jusqu'au 23 novembre 1165.

À cette date, il retourne à Rome réclamé par les romains, mais il doit à nouveau fuir sous la pression de l'empereur venu en 1166 assiéger  Rome avec Pascal III pour se faire couronner par lui. Pascal III couronne l'empereur et canonise Charlemagne la même année. Il se réfugie à partir de 1167, à Gaète, Bénévent, Anagni et Venise et trouve des appuis dans le nord de l'Italie.

On doit à Alexandre III d'avoir décréter en 1167 l'abolition de l'esclavage des chrétiens entre eux.

Les cités lombardes s’unissent et forment la Ligue lombarde, qui inflige à Barberousse une sévère défaite à Legnano. En 1170 après qu' Alexandre confirma la possession de l' Irlande à Henri II (le mari d' Aliénor qui règne en Saintonge) ce roi fait assassiner Thomas Becket. Alexandre III canonise Thomas Becket en 1174.
 L'empereur Barberousse cède et reconnaît Alexandre III comme pape au traité de Venise en 1177. Le 12 mars 1178 Alexandre III rentre à nouveau à Rome, chassant l'antipape Calixte III, qui abdique quelques mois plus tard.


Alexandre III en mars 1179, réunit le IIIe concile du Latran, reconnu par l'Église romaine comme le onzième concile œcuménique ; il réussit à faire adopter plusieurs de ses propositions pour améliorer l'état de l'Église, dont
la règle, encore en vigueur, de la majorité des deux tiers pour l'élection d'un nouveau pape.

Mars 1179: LATRAN III

11e concile général réunissant 300 évêques, dont Adhémar Carbonel 40 e évêque de Saintes. 300 évêques issus de tous les pays d'Europe et des états croisés, un ambassadeur de l'église grecque, de nombreux abbés, prieurs et théologiens ainsi que deux compagnons de Pierre Valdo venus de Lyon, prédicateurs itinérants vivant dans la pauvreté qui seront soumis à un interrogatoire théologique. Bien que Valdo ait accepté la confession de foi de l'église romaine il fut interdit de prêcher. (Dès 1183 l'archevêque de Lyon les chassera du diocèse) 
La procédure d'élection du nouveau pape par un conclave de cardinaux y fut instaurée, décrétant que le vote des deux tiers du conclave était nécessaire pour l'élection. 
Aucun évêque ne sera élu évêque avant l'âge de30 ans. 
Les prélats ne porteront plus d'habits pompeux, n'assisteront à aucun banquet et n'iront plus à la chasse!

On y recondamna les Albigeois (Cataris, Patavinis et Publicanis). 

Les Albigeois sont reprochés de rejeter l'ancien testament, les prières des morts,
la présence dans l'eucharistie et urtout l'autorité de l'église.

Le troisième concile du Latran condamne les usuriers manifestes ou communs. 
Le pape rappelle aux évêques qu'ils doivent entretenir une école au chef-lieu du diocèse.

___________________________  UN ANTIPAPE ?

Un autre pape fut élu lui aussi légitimement: le cardinal  Octavien devenu pape sous le nom de
Victor IV, lequel arracha la tiare qu'Alexandre III venait de recevoir de l'évêque d' Ostie!

Le 7 septembre 1159, le futur Alexandre est élu comme successeur du pape Adrien IV ; cependant, une minorité de cardinaux pro-germaniques, élit le cardinal prêtre Octavien, qui prend le nom de Victor IV (1159-1164). Ce dernier, comme ses successeurs Pascal III (1164-1168) et Calixte III (1168-1178), reçoivent le soutien de l'empereur. Celui-ci réunit alors un concile à Pavie, qui reconnait Victor IV comme seul pape légitime, mais les grands États catholiques (France, Angleterre, Sicile, et royaumes ibériques), après avoir réuni un autre concile dans la collégiale Saint-Pierre de Neuf-Marché reconnaissent, eux, Alexandre III ( pape de 1159 à 1181).

_______________________________________ Un autre PAPE avec L'INQUISITION ?

Le 4 nov. 1184 pour mémoire !

Au concile de VÉRONE ( LUCE III pape de 1181 à 1185) en présence de l'empereur Frédéric: 
Publication d'une "constitution raisonnée" dans laquelle on voit le concours de deux puissances 
pour l'extirpation des hérésies. 

Cette constitution ordonne aux évêques de s'informer par eux-mêmes ou par des commissaires de la conduite des personnes suspectes d'hérésie

On y déclare qu'après les peines spirituelles de l'église les coupables seraient 
abandonnés au bras séculier pour subir les peines temporelles.

C'est le fondement de L'INQUISITION !

Voici un autre chapiteau interressant qui est peut-être en lien ?

La fresque en façade montre qu'il n'est pas bon d'écouter la bonne nouvelle lorsqu'elle est annoncée par de faux messagers:

CHAPITEAU anticlérical à AUBETERRE

Les jambes croisées indiquent que ce n'est pas le bon moyen pour aller au ciel!
En regardant de plus près on s'aperçoit que les faux messagers du ciel ont de drôles de têtes!
Pour bien marteler le message les volatils eux aussi sont placés en X.

C'est le plus anticlérical ou anti hérétique des chapiteaux que j'ai trouvé!!! 

Une rareté dont le sens pourrait être:
"N'écoute pas les faux clercs !!!"

En lien peut-être avec le sagittaire qui ne vise pas la bonne cible !

bizarerie à AUBETERRE: la chasse spirituelle

Tous les spécialistes diront que la flèche du sagittaire représente la quête spirituelle, 
elle est orientée presque toujours vers un cerf représentant le Christ;

Ce cerf là est une tête de cochon!

Pour bien montrer que que ce n'est pas le bon modèle à suivre;
la flèche est sous les flammes sans doute de l'enfer !!
et même la queue du sagittaire brûle déjà!!

Étonnant n'est-il pas?

Un représentant de Dieu est démoniaque,

des faux messagers transmettent des messages qu'il ne faut pas écouter

la cible de la quête spirituelle, quand ce n'est pas le Christ mêne aux flammes ou doivent être purifiées par les flammes!

Il se pourrait bien que le sculpteur mette en garde contre les faux prophètes, en particulier les hérétiques ...

 HYPOTHÈSE  PRINCIÈRE :

Henri II qui a fait assassiner Thomas Becket serait le meilleur candidat,
mais Richard ou Jean-sans-terre dit le roi Jean son fils ne sont pas à écarter.

Voici un extrait des faits, voir aussi l'église de CORME-ÉCLUSE dont les masques hideux pourraient se référer aux abominations des Plantagenêts, voyez aussi l'église d'ARVERT :

1163 au concile de Tours en présence de Thomas Becket; y sont condamnées les erreurs des Albigeois
1165 un antipape Pascal III canonise Charlemagne
1170 assassinat de l'archevêque de Cantorbery Thomas Becket, le pape refuse de pardonner au commanditaire qui n'est autre que le roi d'Angleterre mari d'Aliénor d' Aquitaine.
1174 Bernard de Clairvaux est canonisé, _c'est un radical obscurantiste, comme le sont aussi les "bons hommes"_
1174: Soumission de RICHARD et d'Aliénor qui veulent forcer leurs anciens alliés à déposer les armes mais ceux-ci se battaient aussi pour l'indépendance des comtés et la Saintonge reste un foyer de résistance .
1174-1178: Richard en campagne en POITOU et GASCOGNE. En 1174 Henri II rentre dans Saintes en conquérant ou son fils Richard s'est retranché. Il s'empare successivement du pont du capitole et de la cathédrale que les assiégés ont transformés en place forte. Il fait prisonniers soixante soldats et 400 archers. Cependant Richard se replie sur Taillebourg. Les dégâts sont considérables puisqu'un acte du cartutaire mentionne "privilèges après la destruction de Saintes " et ailleurs "lorsque Henri roi d'Angleterre détruisit presque la ville de Saintes un moulin de l'abbaye fut démoli et pillé..
1178 Richard cœur de lion fait raser le château de PONS et reconstruit par Geoffroy, son allié, qui termina le donjon dès 1187 (base de 25m x14m et 30 de haut). De cette époque datent probablement les donjons de Broue (15m de largeur et 20m de haut en ruine) de l'Islot 11m x11m de base sur 17 de haut) et de Montendre et Montguyon.
1179 troisième concile de Latran réunissant 300 évêques; re-condamnation des Albigeois,
(Ils rejettent l'ancien testament, les prières pour les morts, la présence divine dans l'eucharistie, l'autorité de l'église ....)
1182: Mort de Agnès de Barbezieux Abbesse de SAINTES . Aldeburge lui succède
1182-1183 révoltes en Aquitaine contre le fils d'Aliénor
11 juin 1183 Henri le jeune meurt subitement à Martel en Limousin, il a 28 ans _tandis qu'Aliénor est encore au secret_de maladie à Martel (Périgord) il est inhumé à Rouen Bertrand de Born rédige deux complaintes. Richard est en position de devenir roi et le duché d'Aquitaine pouvait revenir à Jean sans terre mais Richard avait été investi de l'Aquitaine et Philippe Auguste réclame la dot pour Marguerite de France devenue veuve ( sa sœur)  alors Henri II sort de captivité Aliénor...mais pour une courte durée. C'est pour remettre de l'ordre.  En 1183 le roi aîné donne l'ordre qu'Aliénor soit libre de visiter ses terres  que Richard a administré pendant 13 ans _ à la demande de son père_comme duc d'Aquitaine et comte de Poitiers. (Aliènor resta duchesse et comtesse) 
De1184 à 1185 période de semi-liberté pour Aliénor
1184 Luce III pape pose les premiers fondements de l'inquisition au concile de Vérone ou il est ordonné aux évêques de s'informer par eux-mêmes ou par des commissaires de la conduite des personnes suspectées d'hérésie. (La délation donc !)

Aux historiens d'aller plus loin ......
Je laisse aux historiens le soin de creuser le lien entre ces sculptures et les faits historiques...


On a trop de choix pour attribuer la représentation de la trinité diabolique d'AUBETERRE sur DRONNE !





Situation d'aubeterre à environ 100 km de SAINTES

Tourisme dans Aubeterre:

La tour dite des Apôtres en ville

Une autre tour dans AUBETERRE


AUBETERRE

La place commerçante à Aubeterre sur Dronne

La place commerçante à Aubeterre sur Dronne (on y parle anglais  même et surtout hors saison

car les anglais ont racheté et sauvé bien des maisons et villages des environs.

habitations

Balcons à Aubeterre sur Dronne

ruelle d' Aubeterre sur Dronne

Au bas de la ruelle l'église romane d'AUBETERRE sur DRONNE




ALBUM sculptures d'AUBETERRE Voir l'ALBUM des sculptures romanes d'AUBETERRE sur Dronne

les trifrons Les "TRIFRONS" Saintongeais 

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aubeterre Télécharger le PPS sur l'église monolithe d'AUBETERRE

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