L'église
de VARAIZE (17)
Commune du Canton de Saint-Jean d'Angély ( à 7kms à l'Est de Saint-Jean d'Angély) VARAIZE
Le
très ancien bourg de Varaize, traversé par la grande
route romaine de Saintes à Angers, possède une des
églises qui ont contribué à établir la
renommée archéologique et artistique de la Saintonge.
Si l'abside
seule, ou quelques pans de murs étaient restés debout,
soudés aujourd'hui à quelques constructions plus
récentes, pourrait-on imaginer ce qu'étaient aux temps
passés, la nef, la façade et surtout ce joyau : la porte
latérale Sud. Nous avons là, sous les yeux, l'œuvre d'artistes entièrement maîtres de leur technique. Varaize est de la même époque que les Fenioux, Aulnay, Nuaillé, Macqueville, c'est-à-dire du milieu et de la deuxième moitié du XIIe. Cet intervalle de cinquante ans est nécessaire, car il est probable que la petite porte a été ajoutée quelques décades plus tard. Cependant, il n'est pas exclu de penser que des sculptures plus anciennes provenant d'un édifice antérieur, dont précisément les ruines existent encore devant la façade, ont été utilisées, à l'intérieur notamment. Varaize
élevée sur un plan classique, en forme de croix latine,
comprend une façade à pignon relativement simple, une
triple nef, un clocher carré sur coupole, une abside
encadrée de deux absidioles et une porte latérale. Pour
être absolument complète et présenter le type
même du roman saintongeais, il ne lui manque sur sa façade
que deux baies aveugles et une arcature au premier étage, mais
les grandes colonnes en faisceaux excluaient l'arcature.
Les quatre voussures du portail n'ont aucune décoration et les chapiteaux des colonnes des pieds droits ne sont que très simplement revêtus de feuillages stylisés. La grande fenêtre à un rouleau qui s'ouvre au-dessus, sans séparation intermédiaire, n'est pas davantage ornée, seule la corniche, très abimée par la chute de l'ancien pignon, appuyée sur les chapiteaux des colonnes centrales,
est décorée d'une ligne de modillons. Le clocher carré à toit plat présente sur chaque face de son premier étage, une arcature aveugle à trois cintres et sur celles du second, deux hautes fenêtres à colonnettes rapprochées, mais non jumelées. Le chevet circulaire a son pourtour divisé en cinq pans (deux pour le chœur) par des groupes de trois colonnes dont les chapiteaux portent une corniche
à beaux modillons très variés.
Chacun des
panneaux est percé d'une fenêtre romane à double
cintre ornée de losanges et de dents de scie. est
flanquée d'une tour d'escalier très engagée
ornée de trois groupes de deux colonnes élancées. Par contre,
l'élévation Sud est remarquable. Si groupes de longues
colonnes, appuyées sur de fortes bases, la divisent en cinq
parties dont quatre sont percées de fenêtres à
colonnettes. Quatre
voussures, huit colonnes à chapiteaux, un cordon et un bandeau
composent cette belle œuvre romane, l'une des plus
intéressantes de la province. L'intérieur de l'édifice présente un égal intérêt. d'une belle coupole octogonale sur trompes. Un seul
montre un « Daniel dans la fosse aux lions ». Deux sont
à citer, non pour leur beauté, mais, pour leur
décoration spéciale et probablement unique. L'un est
orné d'une rangée de boules sur son tailloir; l'autre a
toute sa corbeille garnie seulement de pointes de diamant ou
d'étoiles. ____________________Fin du texte de Charles CONNOUË Les
églises de SAINTONGE édition: R.DELAVAUD (Saintes) avec leur aimable permission._______________________________
Les mots en gras se réfèrent au glossaire sur ce site. (En Saintonge on ne voit pas de croix du XIe au XIIe siècle ) On ne représente pas Dieu non plus; sinon par une main, ici elle désigne l'Agneau Pascal. Les vices piétinés par les vertus remplacent les combats spirituels des Xe et XIe imagés avec des léonins et volatiles. Deuxième partie du XIIe l'ère gothique est commençante et on commence à se référer aux textes. Ici les vertus sont armées des épées et boucliers comme les croisés. A gauche le combat spirituel
Au centre le combat spirituel A droite le combat spirituel Remarquez la queue serpentiforme du démon exogène à gauche, du vice endogène au centre qui nourrit l'animalité en formant un "X" et la pseudo fleur de lys à l'angle du dernier chapiteau surmontant une feuille creuse avec d'autres feuilles en "X" également. AD Dec. 2023
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