L'église romane de 

Saint QUANTIN de RANÇANNE (17)
en SAINTONGE


Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Bernadette PLAS et Alain DELIQUET,
de Michel CARON et de wikipédia.



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SAINT-QUENTIN DE RANÇANNE

Commune du Canton de GEMOZAC (à 8 kms au Sud-Est de Gémozac et à 27 k ms de Saintes)



« Édifice roman le plus curieux du département » à écrit Louis Audiat à propos de cette église, construite au XIIe siècle et qui,
comme la plupart de ses contemporaines, n'est parvenue jusqu'à nous, qu'après avoir subi de multiples vicissitudes et de nombreux remaniements.

Il est difficile de suivre Audiat dans sa conclusion et même de partager son opinion, car très nombreux sont en Saintonge les édifices qui, plus artistiques dans leur ensemble, offrent dans leurs détails autant de curiosités réelles ou de points remarquables. Cependant il est exact que Saint-Quantin de Rançanne se signale par certaines particularités intéressantes, une surtout :





 ses têtes de chevaux, qui constituent à coup sûr une rare originalité.


Photo Michel CARON

Cette église paroissiale, dédiée à Saint-Quentin, a été inscrite le 2 Mars 1925 à l'inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
La façade comprend deux étages surmontés d'un pignon aigu à deux baies campaniles carrées.


Photo Michel CARON

 Le rez-de-chaussée est occupé par un portail à cintré légèrement surbaissé coiffant une partie retouchée au XVIe siècle.



Une forte voussure et une archivolte ornementée encadrent des moulures ogivales qui descendent au sol par de fines colonnettes.

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE
Des groupes de chapiteaux romans encastrés dans le mur accompagnent cette porte à droite et à gauche,

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE
tandis qu'immédiatement au-dessus, court d'un contrefort à l'autre,



 une longue rangée de 23 têtes de chevaux d'une exécution assez fruste.


Quelques autres de ces têtes se voient encore sur les contreforts eux-mêmes et en retour sur le mur Sud.

Ces chapiteaux et ces têtes, claveaux d'une voussure détruite, proviennent vraisemblablement d'une façade ancienne
ou d'une autre disposition de la façade actuelle (baies aveugles supprimées par exemple).
Ces vestiges, pour être conservés, ont été utilisés là comme ornementation supplémentaire.


Une longue et belle arcature de onze cintres se développe au premier étage.
Cette galerie avec ses chapiteaux assez primitifs est intéressante




au même titre que la corniche qui la surmonte et qui abrite une série de modillons à sujets très variés et bien traités.

Le pignon qui termine la façade a été construit au XVIe siècle pour suppléer à l'absence de clocher, celui qui s'élevait sur le choeur ayant été détruit au moment des guerres de religions. On voit encore sur le mur Sud de l'église la tour d'escalier qui y conduisait.
Cette partie des bâtiments est demeurée beaucoup plus haute que la partie occidentale, dont toute la partie supérieure a été refaite.

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE
L'abside demi-circulaire, de roman classique, est divisée en cinq aires par des colonnes montant du sol
et s'amincissant deux fois avant d'atteindre la corniche qu'elles soutiennent.

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE

De grandes fenêtres en plein cintre murées occupent les aires du premier étage.


Photos Michel Caron

A l'intérieur la nef, aux murs plâtrés et chaulés, éclairée par de très petites fenêtres romanes, est couverte d'un tillis.
Un arc dont le sommet est coupé par le tillis sépare la nef d'une travée plus haute couverte d'un plafond cintré en bois.
Un autre arc à double ressaut, appuyé sur des colonnes adossées à des piliers saillants,
délimite le chœur qui avec l'abside est voûté en pierre, l'un en cintre légèrement brisé, l'autre en cul-de-four.

Une tribune reposant sur des colonnes modernes en pierre occupe la partie antérieure de la nef.
Sur le mur gauche de celle-ci il faut remarquer un curieux tableau représentant la Pentecôte.
Quatorze personnages apôtres et anges entourent la Sainte-Vierge survolée par la colombe, tandis que du ciel tombent les langues de flamme.
 La particularité de ce tableau est qu'il est taillé en demi-relief dans un panneau de bois massif.
D'une exécution assez primitive, avec des attitudes un peu raides et une enluminure trop vive, il est intéressant par son ordonnance,
ses détails et ses draperies. Il semble remonter au XVIIe siècle.

____________________Fin du texte de Charles CONNOUË 

Les églises de SAINTONGE
livre II épuisé

édition: R.DELAVAUD (Saintes)

avec leur aimable permission._______________________________








"Faisons parler les sculptures de Saint Quantin de Rançanne":

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE

Pour les têtes de chevaux voir l'église de Saint-Fort sur Gironde qui les a conservés ces claveaux en position originelle
(De même qu'à Pérignac)

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE

Ces médaillons ou fleurs en mandorles auraient pu parler, mais sont elles plus que décoratives !!?
_4 pétales de fleur dans un cercle pourrait-être l'incarnation, mais 10 puis 9 puis rien puis 5 puis 4 ... ?


église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE


église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE


église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE

Mieux vaut rien dire et contempler



C'est la profanation de l'hostie
_soit par un clerc qui est dans l'impureté,ou bien marié ce que l'église condamnait à l'époque à chaque concile
_ soit par le clerc-jongleur ci-dessous (ils ont les mêmes yeux) qui joue d'instruments profanes pour distraire les fidèles au lieu de chanter des louanges  ...


Le clerc-jongleur musicien, il joue de la flûte de pan et porte des clochettes sur les cornes de sa coiffe.
(Voir l'église de AVY pour le choix de vie par rapport aux instruments de musique)


Le même personnage, les bras (symbole des actions en "X" pour l'interdit) tenant un enfant.




Le même clerc en parodie de l'acrobate qui croit être un soutient de l'Église (voyez ses jambes)  mais ne fait que  digérer les hosties pour les chier !



Le chapiteau de gauche est un chapiteau pour moi mérovingien, c'est à dire wisigothe ou d'inspiration orientale. Typique avec trois cercles qui s'entrecoupent pour la trinité,plus ici des boules pour la perfection.
(Voir la chapelle haute de Bésuéjouls en Rouergue (12) ou le chancel de St-Guilhem du Désert )
Le deuxième est encore inspiré des fleurs en mandorle, ici à cinq pétales, 5 étant le symbole de la perfection.
Le chapiteau de droite pourrait-être inspiré ou le miroir de celui qui se trouve à Givrezac (17), sauf qu'ici le personnage de gauche est un vieil-homme par sa barbe
Voici ci-dessous celui de Givrezac mieux lisible:

GIVREZAC
 La tête et les jambes d'un côté et les bras et la tête de l'autre
Les jambes marchent vers le ciel ou vers la sirène oméga!
Une belle volute pour marquer l'intention spirituelle de la scène.
La tête contrôle la marche vers le ciel!
C'est un acrobate, il marche vers le ciel, vers la beauté spirituelle, une belle conversion...
Il me semble que le thème est le même ?

Les sculptures ont-elles bien parlé ... ?

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE

Restes de cadrans canoniaux qui fixaient les horaires, soit de périodes de travaux, soit de cérémonies.

église romane de Saint QUANTIN de RANCANNE


 

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