GEAY en SAINTONGE


 

L'église romane de GEAY

en Saintonge

Texte intégral de Charles CONNOUË
Photos de Michel ROCHAT et Alain DELIQUET


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 Commune du Canton de SAINT-PORCHAIRE (à 7 kilomètres au nord de Saint-Porchaire et à 22 de Saintes)



L'église de GEAY, dédiée à Saint Vivien, classée Monument Historique le 29 janvier 1907 est une belle construction


du XIIe siècle, qui par un extraordinaire hasard n'a pas eu à subir de restaurations et nous est parvenue dans un parfait état de conservation.
Ch. Dangibaud, l'archéologue saintongeais, s'est beaucoup Intéressé à cet édifice au sujet duquel il a écrit : L'église de Geay appartient au groupe restreint des monuments à l'entrée desquels se trouve un palier et plusieurs marches à descendre. 
Elle comprend une nef a quatre travées séparées par une grosse colonne unique adossée a un pilastre plat peu saillant, 


un transept avec deux absidioles, un chœur et une abside ronde à l'intérieur, à pans coupés à l'extérieur. 


La nef est voûtée par un berceau brisé sur doubleaux. 


Le chœur par un berceau brisé et l'abside en cul-de-four est en cintre brisé. 

La croisée très intéressante 


est couverte par une coupole nervée octogonale sur trompes, au-dessus d'un carré dont chaque face est ornée d'une arcature. L'arc triomphal est percé dans un mur de refend qui étrangle la nef ; mais une haute arcade est aménagée dans la partie droite pour permettre le passage entre la nef et le croisillon sud.

« A l'extérieur façade très simple ou nulle : Abside a trois étages et à pans coupés partagée en cinq compartiments par une grosse colonne. Dans chaque compartiment du rez-de-chaussée, une arcade aveugle, au-dessus un arc percé d'une fenêtre et sous la corniche une arcature».


Cette description n'épuise pas le sujet, mais il n'y a plus guère que quelques détails à lui adjoindre pour donner une idée exacte de cet édifice.
L'église de GEAY était un prieuré qui dépendait de l'Abbaye de la Chaise-Dieu en Auvergne. C'est ce qui explique que l'on retrouve dans cette construction des traces de l'école romane auvergnate, par exemple la galerie sur laquelle est assise la coupole. Galerie formée de quatre petits arcs en plein-cintre reposant sur trois colonnettes et des piliers d'angles.

A noter que la coupole porte la date de 1823 qui ne peut rappeler qu'une réparation.


La façade occidentale paraît être très ancienne et pourrait remonter à la fin du XIe siècle. Son mur droit, terminé par un pignon, est coupé verticalement par quatre petits contreforts peu saillants montant très haut. Une porte ornée d'une seule archivolte en plein-cintre et au-dessus une petite fenêtre romane meublent seuls la nudité de cette vaste surface plane.


L'ornementation des deux cintres est très archaïque. 

Sur le coté sud une seconde porte romane également, mais un peu plus ornée, perce le mur de la première travée.

Le clocher dresse une courte tour octogonale sur une base carrée très massive. Chacun des angles des huit pans de la tour est renforcé par un court embryon de colonne à chapiteau nu.

L'abside rappelle celles de Rioux et de Rétaud ; même plan, mime disposition, mais la décoration est beaucoup moins variée et moins riche. Cependant les lignes très nettes et le dessin particulièrement pur de cette abside permettent de la classer immédiatement après les deux " merveilles" ci-dessus et parmi les meilleures oeuvres architecturales romanes de la Saintonge.

Il y a lieu de remarquer les modillons qui supportent l'entablement de l'absidiole sud. Ce sont des chapiteaux et des fragments de bases de colonnes encastrés dans la maçonnerie...! D'où viennent-ils? Peut-être d'une ancienne abside détruite.

Les colonnes qui limitent les pans du chevet ne diminuent pas de diamètre en s'élevant, mais a chaque étage elles subissent des retraits qui donnent l'illusion d'une réduction. Les baies de ces colonnes forment une ligne d'assise particulièrement soignée.

Une  litre funèbre a  laissé de nombreuses traces sur les murs extérieurs.
Dans la nef des arcs latéraux, soit en tiers-point, sont en plein-cintre, consolident les murs. 

Ils encadrent des petites fenêtres romanes haut percées et quelquefois désaxées.


Les chapiteaux de la nef n'ont que des sculptures à peine ébauchées. Le croisillon Nord est percé à l'ouest de deux petites fenêtres et de deux niches; le croisillon sud prend jour par une fenêtre romane a colonnettes.


L'abside est séparée du chœur par deux hautes colonnes à chapiteaux fouillés accompagnés de deux cordons sculptés d'un bel effet décoratif 
obtenu a droite par une suite d'X en relief et de torsades et à gauche par des tores cylindriques. 




Les fenêtres du chœur et de l'abside ont leurs angles amortis de colonnettes à beaux chapiteaux.


Enfin particularité non unique en Saintonge, mais rare, l'escalier du clocher est dans l'église et non à l'extérieur. Il fait une forte saillie à l'intérieur de la nef.

____________________Fin du texte de  Charles CONNOUË 

 Les églises de SAINTONGE (livre 1 épuisé)

édition: R.DELAVAUD (Saintes) _____________avec leur aimable permission ____________________

Faisons parler deux chapiteaux:

Les sculptures d'une fenêtre sont particulièrement interressantes, surtout lorsque celles-ci se font rares dans cet édifice cistercien !

Remarquez les ailes du volatile, apte à aller au ciel et celles du léonin en "X" , le ciel n'est pas pour lui...

Ainsi en va-t-il de ceux qui qui s'écartent de la spiritualité pour tomber dans l'animalité !!

Qu'on se le dise !

Ces deux chapiteaux résument à eux seuls toute la démarche pour élever les âmes que les moines bâtisseurs du XIe
ont préférée pour délaisser les évangiles et la " bible de pierre" qui n'apparaîtra qu'au dernier quart du XIIe!!

A visiter aux alentours de GEAY:

carte touristique distribuée dans les office de tourisme


  • L'église de ROMEGOUX pour son pape trifrons et son grand vitrail moderne (à 3km) voir les trifrons.

  • ROCHEFORT (à 25 Km ) : La corderie royale, le chantier de l'Hermione, La maison de Pierre LOTI, la place COLBERT et les musées...
  • SAINTES à 23 km  


Vers l'album "JQ"sur l'église de GEAY

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