Un jour, le geai voulait se battre
Il s'en alla se poser et attendre au bord du chemin.
Passe le roitelet :
_ Que fais-tu ici, dit le roitelet ?
_ Je veux me battre, dit le geai, tu veux aussi ?
_ Je veux bien, dit l'autre.
Et vite ils commencent à se battre
Je geai gagnait et le roitelet :
Pauvre de moi ! mon doigt !
Pauvre de moi ! mon doigt !
Je ne veux plus.
Passe la grive
_ Que fais-tu ici, geai, dit le roitelet ?
_ Je veux me battre, dit le geai, tu veux aussi ?
_ Je veux bien, dit la grive.
Et vite ils commencent à se battre
La grive ne gagnait pas :
_ Ah ! dit la grive :
Pauvre de moi ! mes plumes !
Pauvre de moi ! mes plumes !
Je ne veux plus.
Passe le merle
_ Que fais-tu ici, geai, dit le merle ?
_ Je veux me battre, tu veux aussi ?
_ Je veux bien, dit le merle.
Et
le geai lui vole dessus.
Le merle ne gagnait pas :
et aussitôt se mit à crier :
_ Ah ! dit le merle :
Je vais perdre !
Je vais perdre !
Je ne veux plus.
Passe le faucon.
_ Que fais-tu ici, geai, dis le faucon ?
_ Je veux me battre, dit le geai, tu veux aussi ?
_ Je veux bien, dit le faucon.
Et,
en même temps, fonce sur lui,
Et le plume, vite, vite !
_ Ah ! dit le geai :
Pauvre de moi ! Pauvre de moi !
ma chance ! ma chance !
Et il se sauva, démantibulé,
tout fracassé !
Morale :
Il n'y a pas diable qui ne trouve plus diable que lui.