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L'orchestre campagnard
d'autrefois en Saintonge était composé d'une "kiairinette"
et d'un violon. L'épopée des fanfares _ fin du XIX ième_ y a ajouté le piston et le saxo. Puis l'accordéon y a fait sa place et la clarinette a retrouvé la sienne. Les Déjhouqués sont accompagnés lors de leurs représentations par un groupe de musiciens qui essaient de reconstituer cet orchestre campagnard et l’on y retrouve donc des instruments tels que la clarinette, le saxo, le cornet à pistons, les flûtes...avec un ou deux accordéons. ![]() Les « airs » exécutés sont pour la plupart inédits, ils ont été recueillis au siècle dernier, dans les bals de noce, frairies, etc... Transmis de génération en génération, ils font partie du patrimoine traditionnel de l’île ou de la Province. |
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![]() Vous aurez compris que les garçons de MARENNES lui ont pris son panier_ qui n'était pas en osier_ ! |
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Quelques mots sur nos danses d'après les notes d'André Botineau notre fondateur complétées d'extraits du livre de Suzanne Manot. Folklore vivant en Aunis, Saintonge et Angoumois . |
1._ Rigodon d'entrée. | Le rigodon n'est pas de chez nous c'est un prélude pour entrer en scène en saluant le public. | |
2. _ Entrée du bal de Saintonge. | L’entrée du bal de SAINTONGE
appelée aussi "bal breton" Quand c'était un jour de noces, c'était toujours la première danse du bal. Il est de toute évidence que la mélodie est d'importation: on la retrouve à peu près semblable dans une danse bretonne : "La Dérobée de Guingamp". Il n'est pas extraordinaire qu'un chant nous soit venu de Bretagne avec les marins qui venaient charger le sel dans notre île. En changeant de région, la mélodie s'est transformée; la danse est totalement différente et porte le nom de " Le bal au breton " en bas Poitou. Cette "entrée de bal" se dansait surtout en chantant; on disait : danser au "branle de la goule" ( traduisez : au rythme de la bouche et de la voix). Il ne nous est pas possible d'en donner les paroles; nos ancêtres n'avaient pas peur des mots "crus" que notre morale réprouve; nous danserons donc au branle de la "Kiairinette" et "dau piston". Pierre LOTI en parle dans " Prime jeunesse". " La dernière semaine avant le mariage de ma soeur avait amené chez nous une agitation très gaie. Des domestiques qui nous avaient quittés naguère pour se marier et s'établir dans “l'île”, s'étaient fait une joie de revenir, pour aider à toutes choses, et le soir, à la cuisine, on ne manquait jamais de danser un bal de Saintonge (une vieille danse du pays qui, en Oléron surtout, s'était conservée)...."
DESCRIPTION tirée de l'ouvrage de Suzanne MANOT: avec les paroles recueillies en île de Ré ( en Oléron on ne serait pas permis !) |
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3. _ Le Muet. | Danse typiquement oléronaise. Elle se danse à
quatre personnes. Nous n'avons pas retrouvé de musique
imprimée. Les musiciens d'antan se la sont transmise de
bouche à oreille c'est un pot pourri de vieux airs français
et locaux C'était certainement à l'origine une danse de
cour (un menuet), les saluts échangés entre les cavalières
et les cavaliers le rappellent Cette danse commence
calmement et dégénère vite dans 1’ euphorie générale
des danseurs en effet, il était permis dans cette danse
"chahutée" toutes les excentricités possibles
et imaginables dès que les hommes poussaient un cri lors
de la deuxième partie. Elle n'était pas dansée dans le
nord de l'île. Les paroles: Tout le long du bois j'embrassais Jeannette Tout le long du bois j'l'embrassais trois fois Ton bon temps, ma jolie fille, ton bon temps, s'en va Et le mien ma jolie fille, et le mien revient Tins tu bon, j'allons galoper Si tu tins pas, tu cherras Marie Louise Tins tu bon, j'allons galoper Si tu tins pas, tu cherras dans l'foussé. |
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4. _ La polka russe. | Les polkas sont apparues vers 1840 et
se sont répandues dans toute l'Europe. Celle-ci au vu du
nombre de saluts fait peut-être suite à la visite du
tzar reçu en grande pompe en 1896 à Paris. Danse de couple effectuant un mouvement circulaire, la composante principale en est le pas de polka. De nombreux manuels, articles et publications des maîtres de danse ont circulé, et la polka a rapidement gagné toutes les couches de la population, des milieux bourgeois aux plus populaires |
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5. _ La comtesse de Bourgneu. | C'est une danse issue de scottish qui nous a été apprise par Monsieur Le Bourhis. | |
6. _ La circassienne. | La CIRCASSIENNE ou VARSOVIENNE Danse ramenée de Pologne par les soldats de Napoléon. Les paroles: T'es saoul bonhomme (ter) t'as bu T'as bu bonhomme (ter) t'es saoul.. |
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7. _ La Youska. | La YOUSKA Sur une chanson de 1895 " La Matchagouine" crée par Ouvrard connue sous le nom de " Youchka " nos ancêtres la chantaient à la fin du repas des vendanges puis y ont ajouté des pas de danses qu'ils ont conservés et ainsi cette danse est devenue folklorique. Les paroles sont ce quelles sont !!: C'était une boulotte La Youska (bis) On l'appelait Javotte La Youska (bis) Qu'avait des estomacs Youska de la digue du gandouilla De la Matchagouine tanga Youska. DESCRIPTION tirée de l'ouvrage de Suzanne MANOT: |
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8. _ La sauce aux lumas. | Toutes les danses de notre répertoire
sont des danses qui s'effectuaient toute l'année dans
les bals de village; cependant quelques-unes se
retrouvaient particulièrement lors de certains évènements.
Celle-ci était une danse de battages. Son nom lui a été
donné en Poitou _cette très grande province qui
incluait notre Saintonge. Le" LUMA " en
Poitou, et plus près de nous en Aunis, est l'escargot
petit gris, notre "cagouille" à nous Oléronais.
Cette danse se retrouvait toujours autour du gerbier qui
avait été dressé dans la cour de la ferme et cela soit
disant pour écraser les "lumas " ou "cagouilles"
afin qu'ils disparaissent pour la récolte prochaine. De
plus la coutume voulait, chez nous que la dernière gerbe
à battre qui avait été faite beaucoup plus grosse que
les autres ne puisse être soulevée le moment voulu et
que malgré l'énergie de tous les batteurs réunis, ils
n'y arrivent point. Il fallait donc que le propriétaire
de la ferme arrivât avec quelques vieilles bouteilles
pour qu'alors elle se soulevât et fut battue en un
"clin d’œil". On était heureux
surtout parce que le dur labeur était terminé, et on
dansait ... "la Sauce aux lumas". La sauce aux lumas (bis) Se fait dans la marmite La sauce aux lumas (bis) Se fait dans un grand plat. |
9. _ La Praskovia. | Danse dont on retrouve le nom, mais surtout les pas et une musique ressemblants chez beaucoup d'autres groupes de l'ouest. Cependant il y a une très nette différence. | |
10._ La Chaucrine | Les scottisches étaient très en vogue au milieu du XIX è siècle et il existe plusieurs manières de les danser. | |
11._ La pêche des moules. | La " pêche des moules" est
une vieille danse saintongeaise effectuée sur des pas de
pavane, danse appelée aussi "Grand Bal". 11
existe plusieurs versions dans les paroles, nous avons
retenu celle qui s'appelait : "Aux Abords de
Marennes". Refrain: A la pèche aux moules, je ne veux pas y aller (Maman) Les garçons de Marennes m'ont pris mon panier (Maman) Les filles sont fidèles comm' l'or et l'argent (Maman) Les garçons sont volages comm' la pluie et l'vent (Maman) Ah! Ah! Quand ils vous tiennent ces jolis enfants (Maman) Ils vous font des caresses et des compliments (Maman) |
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12.-15_ "Le pomponet" quadrille en 4 figures. | C'est un quadrille Ol’ronais qui
se danse en ligne autrefois appelé " Avant-deux
". Il s'agit d'une très vieille danse ayant fait suite à la Contre-danse de l'époque Napoléonienne. Elle se danse en quatre figures au lieu de cinq, la première est escamotée et se retrouvait sous forme de rigodon: les danseurs effectuaient le tour de la salle en sautant, à la recherche de leur cavalière pendant que les musiciens jouaient quelques mesures. On dansait ensuite : la chaîne anglaise (ou pantalon), l'été ou avant-deux, la poule et la pastourelle. Dans les bals jusqu'à la guerre de 14-18, le quadrille était la seule danse payante _deux sous _ et pour deux sous cela donnait l'occasion d'embrasser sa cavalière sur les joues lorsque les musiciens criaient " farinez, farinez ". Les occasions de faire la bise étaient suffisamment rares pour justifier l'investissement de deux sous ! Les garçons buvaient sans contrôle du vin blanc toute la soirée et les filles de la limonade. Elles ne payaient pas d'entrée de bal. Cette danse n'était pas dansée partout de la même façon dans l'île. L'expression " Farinez " s'employait sur l'île ainsi que de Saintes à Rochefort. Dans les bals jusqu'aux années 1940 l'ordre des danses était celui-ci: polka, mazurka,scottische, valse et quadrille et puis une pause ( pour prendre un verre ou se reposer) avant de reprendre le cycle. |
16._ La Bobine. | Une des dernières danses folkloriques | |
17._ La Troïka. | Polka de la fin du XIX ème, ce nom a été donné parce qu'autrefois comme aujourd'hui un nom étranger avait beaucoup plus d'attrait. Les pas ont été recueillis à Saint Denis d'Oléron. | |
18._ La Gigouillette | C'est son nom ici, mais parfois on entend sous le nom
de Gigouillette des danses qui ne sont pas la "Fille
de la Meunière". On la dansait dans toute la France:
mais évidemment d'une manière particulière, et notre
groupe la danse avec les pas recueillie à Saint-Denis
d'Oléron. C'est une gigue qui souvent terminait le bal. Les paroles: C'est la fille de la meunière, qui dansais avec Lucas Elle a perdu sa jarr'tièr', sa jarr'tièr' qui t'n'ait son bas Qui tenait (ter) guère Qui tenait (ter) pas. |
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19._ La Polka Baby. | Danse qui figure au répertoire de
beaucoup de nos provinces sous d'autres noms comme "
la Badoise " en Savoie ou " la grelée "
dans l'île de Ré. Une danse de baptême selon Mme Suzanne MANOT
PARTITION tirée de l'ouvrage de Suzanne MANOT: |
20._ "Mauricette" | C'est la Dernière mazurka de l'île. Les
mazurkas ont été introduites en France durant le second
empire. |
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21._ Le Rousti. | C'est une danse des vendanges danse pour glorifier la graine " roustie ", la plus Jolie graine, la plus mûre, la plus chargée de sucre et d'alcool. |
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22._ La sauce à l'oye. | C'est une danse des vendanges et les " oyes " sont les brebis. | |
23._ La Polka piquée. | La polka piquée était dansée toute
l'année dans les bals particulièrement le jour des
foires à la saint Michel: les gens qui cherchaient un
emploie allaient à la foire avec le signe distinctif de
leur fonction: un fouet pour le charretier, une faucille
pour le moissonneur, une faux pour le faucheur, un
collier de feuilles de laurier pour la cuisinière, et,
lorsqu'on avait conclu 1e marché en tapant dans la main
avec son futur employeur... on dansait... la Polka Piquée.
PARTITION tirée de l'ouvrage de Suzanne MANOT: |
24._ La belle Gaby. | La Polka " belle GABI " dont les pas ont été recueillis dans l'île à Chaucre |
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25._ La galette. | C'est un branle. J'aime la galette, Savez-vous comment ? Quand elle est bien faite, Avec du beurre dedans. |
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26._ Le Quadrille «les Déjhouqués ». | Ce quadrille " AMERICAIN ", américain parce que c'était une nouveauté venue dans l'île vers 1903, 1904! Il se dansait à quatre couples, à la façon du sud de l'île. II se compose de quatre figures qui sont: La Promenade, les Chevaux de Bois, les Moulinets et la Corbeille. On pouvait voir danser dans la même salle, au milieu, sous la lumière ce quadrille par les riches, et au fond; de la salle, les domestiques qui sur le même air dansaient le vieux quadrille: celui appelé " Avant deux " | |
27._ Le Brisquet. | est dansé sur l'air "d'au
Cabinet à ma grand-mère ". Le " cabinet
" c'est l'armoire Jh'avons tant dansé su l ' cabinet' à ma grand-mère Jh'avons tant dansé, que l'cabinet' à défoncé. Jhe yi dans'rons pu, su'l cabinet' à ma grand-mère Jhe yi dans'rons pu, l'cabinet' n'a pu d'dessus. C'est un avant deux dansé souvent à la fin d'une veillée " au branle de la goule " elle était dansée aussi à la fin des " thieusines de goret ".(veillées des jours de goraille pendant lesquels se préparaient les salaisons, les saucisses et autres dérivés du cochon). PARTITION tirée de l'ouvrage de Suzanne MANOT: |
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28._ La Chaucrine. | C’est la dernière des scottish dansées dans l'île. |
recueillie à CHAUCRE au nord de l'île d'oléron. |
Les
musiciens du CD: Clarinette:
Roger Bithonneau |
Pour commander notre CD
il
vous suffit d’envoyer
un chèque libellé au nom de « Les Déjhouqués » de 16 €
(12 € + 4 € de port)
avec votre nom et votre adresse à :
Anne GIROIR
11bis rue du Commandant LUCAS
17320 MARENNES
T'es saoul bonhomme t'as bu ...T'as bu bonhomme t'es saoul... (paroles de la circassienne...) |
Vers les archives 1971 |
A propos...de quadrilles, valses et polkas...au XIXe siècle. | Voici des extraits du livre: "QUELQUES MOTS SUR LES DANSES MODERNES " (Édition de 1856) |
Vers 1840 , on dansait dans les bals des quadrilles, des valses, et le grand-père ou le cotillon (danses avec des rubans colorés qu'on enroule et déroule). Le nombre des quadrilles était à celui des valses comme cinq est à un. à propos des valses: Très-peu de jeunes filles valsaient, et beaucoup de femmes mariées s'abstenaient de cette danse, introduite en France par les impures du Directoire... à propos de la Polka: La polka est une véritable excitation à la débauche; pour les adultes c'est un prélude ou une réminiscence des plus coupables voluptés... et des quadrilles: Bien des figures ont passé, bien des danses nouvelles, exotiques ou du terroir, ont fait bondir le coeur des jeunes filles, sans parvenir à détrôner cette contredanse française si mesurée, si convenable, si morale même, dans le sens qu'on prête aujourd'hui à ce mot; car, si elle offre aux deux sexes des occasions de se voir et de s'entendre assez commodes, du moins ne les rapproche-t-elle pas autant que le galop, la polka ou même la valse. Tout s'y passe dans les termes les plus décents; elle ne jette ni les sens ni les coeurs dans une langueur dangereuse; elle n'est pas la pantomime de l'amour... Malgré les injonctions exprimées par l'église, malgré le puritanisme des parpaillots dans notre région, les danses en couple comme les polkas, mazurkas et les valses ont rapidement supplanté les danses traditionnelles en ligne, en rond ou quadrilles... |
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