de SIMIANE la ROTONDE.
Photographies d'Alain Deliquet
Voir la description plus complète dans la "PROVENCE ROMANE volume II "
de la collection "La nuit des temps" vol 46.
Texte de l'O.T. (www.simiane-la-notonde.fr) reproduit ici:
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Le chateau de SIMIANE-la-ROTONDE
Couronnant l'un des villages les plus pittoresques de Haute-Provence -
qui a donné son nom à une branche illustre de la famille
d'Agoult - la « rotonde » de Simiane (classée M.H.
en 1843) est l'édifice civil le plus prestigieux, mais aussi
celui qui passe pour être le plus énigmatique de
l'architecture romane provençale.
Considéré tour à tour comme un donjon, comme
une chapelle seigneuriale, comme un mausolée, ce monument - dont
aucun texte ne révèle à coup sûr la
destination - doit être, pour toutes ces raisons, examiné
de très près, sans idée préconçue
sur sa fonction première. Son analyse architecturale, conduite
sans a priori, permet en effet d'éliminer certaines
hypothèses mal fondées et de ramener le problème
de sa destination à sa juste mesure.
Les comtes de Forcalquier Depuis le démembrement de l'Empire de Charlemagne (partage de Verdun en 843), et pendant presque tout le Moyen-Âge, la Provence fait partie de la Lotharingie et relève de ce fait théoriquement du Saint Empire Romain Germanique. Mais l'Empereur règne de trop loin pour gêner vraiment les ambitions des seigneurs locaux qui, profitant de l'effacement de l'autorité publique, constituent leur patrimoine foncier sur le domaine public et sur les terres d'Église. En Provence, une vingtaine de grandes familles disposent ainsi des droits jadis réservés à l'empereur: droit de justice, de battre monnaie, de lever l'impôt et d'édifier des châteaux. Plus de cent forteresses sont bâties entre 1018 et 1037. Les comtes de Forcalquier assurent leur pouvoir en louvoyant habilement entre la Maison de Toulouse et la Maison de Barcelone qui prétendent toutes deux à la domination de l'Occitanie, des Pyrénées aux Alpes. La seigneurie des Agoult, les plus grands de leurs vassaux, est située à l'ouest du Comté de Forcalquier, lequel se trouve coincé entre les possessions des deux maisons rivales : Le Marquisat de Provence à l'ouest (Toulouse) et le Comté de Provence à l'est (Barcelone). Tel est le tissu politique sur lequel les Agoult tirent habilement leur épingle du jeu tout en servant loyalement les Comtes de Forcalquier dans leurs guerres, leurs acrobaties diplomatiques et leurs alliances éphémères. Raimbaud d'Agoult suit Guilhem de Forcalquier à la Première Croisade et participe au siège d'Antioche et à la prise de Jérusalem en 1099.  Économie générale du château fort
Situé au point le plus élevé du bourg,
l'édifice appelé communément « rotonde
» est une construction grossièrement circulaire, massive,
relativement peu élevée, sur laquelle vient s'appuyer une
puissante muraille. Ce mur d'enceinte, d'assez faible ampleur et par
endroits assez arasé, couronne la plate-forme occupant le sommet
de l'éperon et présente un tracé curviligne
irrégulier, très comparable à celui du
château de Saint-Saturnin d'Apt. La rotonde n'est donc pas -
première constatation d'importance - un monument isolé,
mais une construction faisant partie d'un ensemble fortifié,
d'un château fort contigu à l'agglomération, le
castrum Simianae des textes médiévaux, le document le
plus ancien qui en fait mention étant un acte de 1031
conservé dans le Cartulaire de Saint-Victor de Marseille.
 Reconstitution au XIV° siècle. Visites  Aujourd'hui, la Rotonde
accueille plus de 10 000 visiteurs par saison. Sa salle de concert
attire, en août, les amateurs de musique ancienne pendant le
célèbre festival international des « Riches heures
musicales de la Rotonde ». Désormais, vous pouvez
accéder à l'étage de l'aile sud par le balcon
situé au premier étage de la Rotonde. L'escalier à
vis (XVI°) vous permet également d'accéder aux trois
pièces qui servaient d'appartement (aménagé dans le goût de la Renaissance par Louis D'Agoult-Montauban pour sa famille).
Ces trois pièces, en enfilade, éclairées par de
larges fenêtres à meneaux constituaient une salle de
réception, une chambre et une garde-robe avec un cabinet de
toilette. La première pièce, longtemps restée
à ciel ouvert, a perdu les trois quart de son décor peint
en grisaille sur le thème de « la danse macabre ».
Vous en apercevez des restes autour de la grande cheminée,
aujourd'hui disparue. Des restaurations effectuées durant
l'hiver 2007 offrent une réintégration colorée de
celle-ci et ont permis de mettre à jour des détails dans
le goût de l'époque (décors à l'antique et médaillons).
Elle accueille aujourd'hui diverses expositions. La pièce suivante était la chambre à coucher seigneuriale. Remarquez les plafonds à la française avec les entrevous en faux bois, les enduits à la chaux et les frises de blasons unissant le loup d'Agoult aux chevrons des Levis (famille de la femme de Louis). La troisième salle, également restaurée, servait de garde-robe à la famille. Elle comportait plusieurs cloisonnements. Pour terminer votre visite, un escalier vous permet d'accéder à la terrasse, qui vient d'être édifiée sur les restes du premier logis seigneurial (fin Xl°), lequel faisait face à la Rotonde. Elle vous offre une vue d'ensemble du château et une vue panoramique sur la plaine de Simiane et ses alentours. Nous vous remercions de votre visite et espérons que vous avez passé un agréable moment Avant de nous quitter, nous vous invitons à découvrir également les pittoresques et très jolies rues de notre village.  Le château de la famille d'Agoult-Simiane Un acte de l'année 1031 mentionne déjà l'existence du « Castrum » de Simiane, agglomération resserrée autour du château fort des Agoult-Simiane, qui furent au Moyen-âge parmi les plus puissants vassaux des Comtes de Provence et de Forcalquier. Ils possédaient dans le Pays de Sault une cinquantaine de châteaux ; celui de Simiane étant le plus ancien et le mieux conservé. L'édifice s'est constitué du Xle au XVIe s. par un ensemble de bâtiments formant une haute enceinte continue autour de la cour castrale et dont la Rotonde, à l'ouest, représente la pièce maîtresse du système défensif. Un fossé sec (encore visible au S-E du château) ceinturait le tout L'entrée se faisait par un Châtelet situé au centre de l'aile Sud (entrée actuelle). Un long abandon de près de trois siècles a entraîné la démolition des ailes Nord et Est (voir le plan). La restauration de la Rotonde a débuté en 1875 ; celle des ailes Sud et Est en 2001, après l'acquisition de ces bâtiments par la commune de Simiane en 1999. La grille franchie, une calade, édifiée sur le tracé de l'ancien fossé sec, longe l'aile sud du château. De là, vous remarquez, au 1er étage, des fenêtres à meneaux, témoins des remaniements opérés à la Renaissance. En haut de la rampe, s'ouvre un passage couvert où se trouve le point d'accueil, petite salle installée dans ce qui reste du châtelet d'entrée, qui débouche sur une salle rectangulaire datant du XIVe siècle : vous êtes dans la salle d'histoire et d'archéologie dont les restaurations viennent de s'achever. Elle offre une pure architecture romane avec ses trois arcs doubleaux retombant sur des colonnettes engagées, groupées par trois et surmontées de chapiteaux coniques. L'arc manquant au fond de la salle vient d'être restitué. Un dallage en pierre a également été restitué et quelques traces de fresques réintégrées. Une cheminée au manteau arrondi marquait l'angle Nord-Est. Les deux fenêtres hautes et la porte datent de l'époque médiévale, les autres ouvertures ont été percées au XIXe siècle, quand cette salle servait d'atelier de menuiserie. Aujourd'hui, vous y trouverez une présentation de l'histoire des Agoult, du château et du village ainsi que des vestiges archéologiques exhumés lors des fouilles de 2001 : têtes sculptées, gargouilles et conduits d'eau en pierres, colonnes et chapiteaux. En quittant cette salle vous pénétrez dans la cour castrale, au centre de laquelle se trouve la citerne Sur la gauche, s'élève un donjon massif qui domine de ses 19 mètres le niveau de la cour : il s'agit de la Rotonde, édifiée aux alentours de 1200. Elle a été classée Monument historique en 1841. Trois seigneurs d'Agoult peuvent avoir eu l'initiative de sa construction: Guiran, Bertrand-Raimbaud, son frère, ou Raimon II, ami et protecteur des troubadours. La façade externe de la Rotonde surprend par la disparité des appareils : moellons irréguliers à la base, pierres de taille finement appareillées à l'étage, où s'ouvre un beau portail roman. Au sommet, vous apercevez une tourelle de guet. La salle basse du rez-de-chaussée, sobre et sombre devait servir d'entrepôt, de cellier ou de magasin d'armes. L'arc en pierres (qui supporte le plancher de chêne de l'étage) et l'escalier ont été restaurés pour l'ouverture au public en 1986. Douze arcatures forment des niches, les chapiteaux des colonnettes sont ornés de feuilles d'eau, les masques humains sont très expressifs.                      Un escalier de pierre et de bois conduit à la superbe salle romane, avec sa coupole nervurée de plus de 5 m de hauteur ouvrant sur un oculus, bordé d'une couronne sculptée et, entre les deux, à l'étage, une salle noble d'apparat et de réception, représentative de la richesse de la famille d'Agoult-Simiane (à laquelle on accédait par le portail roman).              La Rotonde est le plus ancien donjon circulaire de Provence. Elle semble avoir eu, au Moyen-âge, des fonctions différentes à chacun de ses trois niveaux : au sommet, une plateforme défensive, jadis crénelée (accessible par le mur d'enceinte) ; au rez-de-chaussée, une salle basse servant de remise (accessible par la cour) |
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